Jean Jouzel, climatologue et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)
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G.P.
Sur Europe 1, Jean Jouzel, climatologue et membre du (Giec), a évoqué les conséquences que pourrait avoir le réchauffement climatique en France.
INTERVIEW

"Si rien n'était fait pour lutter contre le réchauffement climatique, nous irions vers des hausses de température, à la fin du siècle, de 4 à 5 degrés en moyenne". Cette élévation des températures décrite par Jean Jouzel, climatologue et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), laisse présager des conséquences désastreuses pour la planète. Dans Il n'y en a pas deux comme elle, le spécialiste est revenu sur les répercussions possibles que pourrait connaître la France.

Le pourtour méditerranéen sera "une des régions les plus touchées". Pendant le mois d'avril, la France a connu des températures de sept degrés en dessous des moyennes de saison, alors que l'hiver 2015-2016 avait été très doux. "On aura toujours, de temps en temps mais de moins en moins souvent, un hiver rugueux", indique Jean Jouzel. Au micro d'Europe 1, le climatologue a expliqué à quel point la situation pourrait s'aggraver si rien n'était fait pour enrayer le réchauffement climatique. Ainsi, le pourtour méditerranéen sera "une des régions les plus touchées en France et en Europe", selon le membre du Giec. "Cette zone est menacée à double titre. (...) A la fois par des crues éclaires et les sécheresses à répétition", poursuit le spécialiste.

"La profession viticole pensent déjà à ce problème". Le risque n'est pas seulement climatique, il est aussi économique. Jean Jouzel expose ainsi les risques pour le vin français, en cas de hausse de un degré des températures. "Le degré d'alcool des vins français augmente de façon notable. (...) C'est lié", rappelle d'abord le climatologue. "Les méthodes de vinification peuvent tout à fait s'adapter, mais au bout d'un moment, ça ne sera plus vrai", assure le spécialiste.

"La profession viticole pense déjà à ce problème, y compris à s’implanter dans des régions où la viticulture n'est pas encore installée", indique Jean Jouzel. "Par exemple le sud de l'Angleterre, pour le champagne, est très souvent évoqué".