Près de 60% des populations de vertébrés ont disparu depuis 1970

Certaines espèces ont vu leurs population diminuer de plus de 80% depuis 1970.
Certaines espèces ont vu leurs population diminuer de plus de 80% depuis 1970. © SAM YEH / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon un rapport publié jeudi par WWF, plus de la moitié des vertébrés ont disparu depuis 1970.

C'est un chiffre particulièrement inquiétant. Les populations de mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles dans le monde se sont effondrées de 58% en 42 ans (entre 1970 et 2012) et ce déclin va se poursuivre si nous ne faisons rien, alerte le WWF dans son rapport Planète vivante 2016.

Une situation qui va encore empirer. "Que la biodiversité poursuive sa chute, et le monde naturel que nous connaissons aujourd'hui s'effondrera d'un seul tenant", avertit le directeur général du WWF International, Marco Lambertini, dans cet état des lieux de la planète. "Le déclin subi par les populations d'espèces sauvages est de plus en plus préoccupant", souligne-t-il, avant d'ajouter : "Il devrait atteindre en moyenne 67%" d'ici à 2020, si rien n'est fait pour enrayer la tendance. "On est en train d'assister à une régression de la vie sur la planète dont nous sommes en partie responsables (…) C'est un facteur de risque majeur pour nous", relève Pascal Canfin, directeur général du WWF France. Car "quand le vivant disparaît, c'est le capital naturel qui disparaît. Et si on détruit ce capital naturel, on détruit notre capacité à vivre sur la planète dans la durée". "L'humanité se met (…) elle-même en danger", résume le WWF.

Hécatombe parmi les animaux d'eau douce. Le précédent rapport, paru en 2014, faisait état d'une chute de 52% des populations de vertébrés dans le monde entre 1970 et 2010. Pour mesurer leur évolution, le WWF, en collaboration notamment avec la Société zoologique de Londres, a étudié 14.152 populations appartenant à 3.706 espèces vertébrées. Particulièrement touchés, les animaux d'eau douce, dont les effectifs sont en chute libre : moins 81% en moyenne entre 1970 et 2012. Ils sont victimes de la surexploitation, parfois involontaire (quand ils sont pris accidentellement dans des filets) comme les dauphins de rivière, ainsi que de la perte et de la dégradation de leur habitat.

Les éléphants d'Afrique menacés. Les effectifs des espèces terrestres ont dégringolé de 38%. À cause du braconnage, le nombre d'éléphants d'Afrique, par exemple, a diminué de 111.000 individus depuis 2006, pour plafonner à 415.000, selon les dernières données. Les populations des milieux marins ont chuté de 36%. Un tiers des espèces de requins et de raies sont désormais menacées d'extinction, essentiellement en raison de la surpêche. 

Quelles sont les causes ? De manière générale, la menace la plus fréquemment subie par les populations en déclin est la perte ou la dégradation de leur habitat par les activités agricoles, l'exploitation forestière, l'extraction minière, les transports, la production d'énergie… Autres causes : la surexploitation (chasse, pêche, braconnage…), la pollution (industries, urbanisation…), les espèces invasives, les maladies. Le changement climatique n'a pour l'instant qu'un impact "relativement marginal (…) parce qu'on n'en est qu'à un degré de réchauffement" planétaire par rapport à l'ère préindustrielle, précise Pascal Canfin. Mais si les températures s'emballent du fait des émissions de gaz à effet de serre, liées aux activités humaines, les scientifiques promettent des impacts dévastateurs pour l'homme et les écosystèmes, en raison d'inondations, sécheresses, tempêtes…