Les restes d'un bouquet retrouvés sur une tombe de la préhistoire

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Image d'illustration © ERIC CABANIS / AFP
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SCIENCE - Cette découverte dans une grotte en Espagne pourrait démontrer que l'habitude de fleurir les tombes remonte à 19.000 ans, bien plus vieux que ce que les scientifiques pensaient. 

C'est sur une tombe qui date du paléolithique, première période de la Préhistoire, que les restes d'un bouquet aurait été découvert. Et cela pourrait témoigner d'un rituel funéraire toujours de mise aujourd'hui. Des scientifiques ont en effet détecté sur la tombe dite "de la dame rouge" en Espagne du pollen en grand nombre. Dans leur étude publiée dans Journal of archaeological science et rapporté par Le Figaro, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses mais une emporte leur préférence. La sépulture de "la dame en rouge", appelée ainsi parce que le corps de la défunte a été recouvert d'ocre, aurait-elle reçu un bouquet lors de l'enterrement ?

Un environnement portant froid et sec. C'est en se penchant sur cette tombe, vieille de 19.000 ans et découverte en 2010 dans la grotte d'El Miron, que les scientifiques ont détecté du pollen en proportion importante. Les spécialistes de la Préhistoire ont d'abord été étonné de cette découverte car la région était à l'époque sèche et plutôt froide et les fleurs n'y étaient pas en grand nombre. Dans l'environnement proche de la grotte d'El Miron dominaient alors les pins et les bouleaux. Le pollen n'a donc sans doute pas été apporté sur la sépulture par le vent.

Des fleurs en offrande ou pour masquer l'odeur du corps ? De plus, les pollens découverts sur "la dame en rouge" appartiennent à une seule et unique famille, celle des Chenopodiaceae. Les chercheurs de l'université du Pays basque espagnol ont donc essayé de comprendre comment ils avaient pu parvenir sur le corps de la défunte. Ils avancent dans leur étude des raisons d'hygiène ou de confort, les fleurs permettant de masquer l'odeur du corps en décomposition. Autre piste, il pourrait s'agir de nourriture laissée là en offrande. Dans la famille des Chenopodiaceae figurent en effet, parmi d'autres plantes, les épinards. 

Mais les chercheurs espagnols mettent surtout en avant la thèse de l'offrande d'un bouquet de fleurs, sans apporter cependant d'arguments particuliers. Selon Bruno Maureille, chercheur au CNRS interrogé par Le Figaro, "il faudrait qu'il y ait plusieurs sépultures identiques" pour prouver qu'il s'agit bien d'"un geste intentionnel" pour déposer des fleurs.

Mais les humains de l'époque avaient-ils des croyances ? Pourrait-on alors parler d'un rituel ? Pas pour autant car les scientifiques n'ont pas encore prouvé l'existence réelle de croyance il y a 19.000 ans. Ce n'est qu'au néolithique, période qui commence 9.000 ans avant JC et où les humains commencent à se sédentariser et à cultiver que les premières tombes fleuries sont apparues.