Les pesticides "deux à mille fois plus toxiques" qu'annoncé

60 000 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année en France.
60 000 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année en France. © Reuters
  • Copié
, modifié à
CONTROVERSE – Un biologiste conteste les études précédentes sur la toxicité des pesticides. Il est appuyé par l’Inserm.

Bataille scientifique. Il est l’auteur de l’étude contestée sur les effets des OGM sur les rats, qui avait tant fait débat. Gilles-Eric Seralini et son équipe du Criigen (un laboratoire international d’experts) refont parler d’eux avec une étude pour le moins inquiétante visant les pesticides, rapporte le site rue89. Originalité de la démarche, Seralini a étudié ces produits assaisonnés d’adjuvants, ce qui n’était pas le cas dans les recherches précédentes. Une différence de méthode, mais surtout de résultats. Les pesticides seraient "de 2 à 1000 fois plus toxiques" pour les cellules humaines que les précédentes études l’affirment.  

Légitimité. Si la marge d’appréciation semble large, dans le détail l’étude précise que parmi les neuf principaux pesticides utilisés dans le monde, "huit formulations sont clairement en moyenne des centaines de fois plus toxiques que leur principe actif (sans l’adjuvant)". S’il avait largement été contesté, notamment par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) lors de la publication de son étude sur les effets des OGM, cette fois-ci Seralini s’appuie sur un rapport précédemment publié par l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Ce travail avait déjà pointé du doigt l’absence de prise en compte des adjuvants dans la toxicité des pesticides en soulignant "le manque de transparence en termes de composition intégrale des produits (adjuvants) pour des raisons de secret industriel".  

Version contradictoire. Pourtant, Eugénia Pommaret, directrice de l’Union des industries de la protection des plantes déclare : "tous les pesticides étudiés dans la publication de Séralini ont déjà été pleinement évalués avec des études de toxicité in vivo". La science, même exacte, est donc l’objet de nombreuses polémiques.