"Le biomimétisme, c'est comprendre les règles de copropriété de la planète"

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Ugo Pascolo , modifié à
Alors que s'ouvre à Paris Biomim'expo, le grand rendez-vous du biomimétisme européen, Tarik Chekchak, ingénieur biologiste spécialiste du biomimétisme, revient sur les fondements de cette discipline, au micro d'Eva Roque sur Europe 1.
INTERVIEW

"Il y a trois niveau dans le biomimétisme : le design, les matériaux et la complexité des systèmes". Invité d'Eva Roque sur Europe 1 mardi, Tarik Chekchak, ingénieur biologiste spécialiste du biomimétisme, revient sur les notions clé de cette idée de la recherche, alors que se tient la Biomim'expo à Paris, le grand rendez-vous européen sur ce sujet. 

"Remplacer le feu par l'eau". "On dit souvent dans le biomimétisme qu'il faut apprendre de 3,8 milliards d'années de recherche et du développement en durabilité", dévoile Tarik Chekchak au micro d'Europe 1. "Par exemple, on a essayé de remplacer le feu par l'eau : il y a une éponge marine qui fabrique un squelette extrêmement complexe à partir du silice dissout dans l'eau", explique-t-il. "Alors que pour nous, la fabrication du verre passe par un feu à 1.000-1.200 degrés. Et grâce à cette éponge, le Collège de France a été capable de synthétiser du verre dans de l'eau", déroule-t-il. "On a donc remplacé le feu par l'eau". 

Un bâtiment inspiré des fourmis. Faire du verre à partir de l'eau, ou inventer une colle en s'inspirant des moules qui s'accrochent à la roche ne sont pas les seules applications du biomimétisme : les applications existent aussi en architecture. "Par exemple, au Zimbabwe, un architecte a évité le recours important à la climatisation en s’inspirant du design des termitières avec une cheminée centrale et des opercules pour faire rentrer de l’air frais du sol et donc aérer le bâtiment".

>> De 5h à 7h, c’est “Debout les copains” avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

Le management décentralisé de la forêt. Concernant "la complexité des systèmes, on peut beaucoup d'inspirer d'une forêt, ou d'un récif de corail si on veut faire un management décentralisé", ajoute-t-il. "Si l'on regarde le fonctionnement d'une forêt, il n'y a pas de chef et pourtant, il y a une création de valeur à tous les niveaux", glisse-t-il avant de conclure : "le cœur de l'enjeu du biomimétisme est de comprendre les règles de la copropriété de la planète, qui ont émergé il y a des milliards d'années".