"Juno va faire 37 tours autour de Jupiter qui vont durer 14 jours"

La sonde Juno.
La sonde Juno. © NASA/JPL-Caltech
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La sonde spatiale passera très rapidement "au ras des nuages" de Jupiter afin "qu'elle ne prenne pas une trop forte dose de radiation", explique le journaliste Didier Jamet.
INTERVIEW

A quoi va servir la mission d'exploration de Juno sur Jupiter ? Alors que la sonde envoyée par la Nasa il y a cinq ans a réussi sa mise en orbite autour de la planète mardi matin, Didier Jamet, journaliste scientifique, directeur du site internet Ciel des Hommes était l'invité d'Europe 1 vous répond. Il a détaillé le parcours de la sonde.

"Le grand frère" de la famille. L'envoi de Juno n'est pas totalement une première pour le système solaire. "On a envoyé une sonde à la fin des années 1980 qui s'appelait Galileo et qui a fait les premières images haute définition", rappelle le journaliste. Avec Juno, l'objectif est différent. "On se concentre vraiment sur Jupiter parce que si nous considérions le système solaire comme une famille, Jupiter serait vraiment le grand frère", explique-t-il. A titre d'exemple, Jupiter représente "300 fois la masse de la terre et 11 fois le diamètre de la Terre". "Ce grand frère, on pense que c'est la première planète qui s'est formée dans le système solaire et c'est ce qui nous permet de retracer l'histoire de la famille", détaille Didier Jamet.

37 tours de 14 jours autour de Jupiter. Pourtant, pour étudier la planète, la sonde Juno ne se posera pas directement sur Jupiter. "Jupiter est une très grosse boule de gaz avec la même composition que le soleil. Quand on dit que l'on va sur Jupiter c'est un non-sens, il n'y a pas de surface, tout ce que voit c'est le sommet des nuages", avance le journaliste scientifique. "Si on s’enfonçait dans Jupiter on serait écrasé par la pression. On cherche à savoir ce qu'il y a sous ses nuages", précise-t-il. "Juno va faire 37 tours mais ce sont des orbites qui vont durer 14 jours", poursuit-il. Pour ces orbites, Juno passera "au ras des nuages, à 5.000 kilomètres au-dessus, mais très vite pour qu'elle ne prenne pas une trop forte dose de radiation", qui pourrait endommager les appareils électroniques qu'elle embarque. Ensuite, "les données seront analysées pendant 14 jours ce qui la fera vivre environ un an et demi", conclut Didier Jamet.