Comment notre cerveau repère les personnes malades dans notre entourage

L'Institut Karolinska (Stockholm, 2013)
L'Institut Karolinska (Stockholm, 2013) © JONATHAN NACKSTRAND / AFP
  • Copié
Anouk Helft
Selon une étude publiée mercredi, le cerveau est capable de détecter les maladies au stade précoce chez les personnes qui nous entourent.

La complexité du cerveau n'en a pas fini d'étonner les scientifiques. Mercredi, une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a mis en avant ses capacités de "détective". Selon l'équipe de chercheurs allemands et suédois à l'origine de l'étude, notre cerveau repère en effet les maladies de notre entourage avant qu'elles ne soient médicalement diagnostiquées. 

L'évitement inné des maladies. Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs de l'Institut Karolinska, en Suède, ont injecté à un groupe de sujets une bactérie inoffensive afin d'activer leur réponse immunitaire. Cette injection a provoqué fièvre et signes de fatigue chez les participants durant quelques heures. Les scientifiques ont alors prélevé des échantillons d'odeur des individus. Ils les ont également filmés et photographiés. 

Parallèlement, les chercheurs ont recueilli des images et senteurs de personnes saines, qui n'avaient pas été contaminées par la bactérie inoffensive. 

Puis, les scientifiques ont présenté l'ensemble de ces odeurs, photos et vidéos à un troisième groupe de participants. Ce groupe avait pour mission de noter les différentes personnes dont ils avaient un aperçu. Les individus du troisième groupe devaient également désigner les sujets qu'ils trouvaient les plus attirants compte tenu de leur senteur et apparence physique. Pour finir, ils devaient choisir les sujets avec qui ils avaient le plus envie d'interagir. 

Selon les résultats de ces expériences, les membres du dernier groupe préféraient interagir avec les personnes saines qu'avec les personnes malades. Pour les chercheurs, ces résultats suggèrent que le cerveau analyse l'ensemble des signaux visuels et olfactifs et détermine ainsi si une personne est saine ou non. 

Une découverte positive. D'après le docteur Mats Olsson, professeur à l'Institut Karolinska et directeur de l'équipe, cette étude est "une confirmation biologique de la théorie selon laquelle la survie humaine a été permise par l'évitement inné d'infections". 

Ces trouvailles sont positives, puisque ce mécanisme nous permet sûrement de mieux prendre soin de nos proches. C'est en tout cas l'avis du docteur Jennifer Wider, experte en santé féminine. Pas plus tard qu'hier, cette dernière déclarait au site d'informations Yahoo que "notre capacité à repérer les premiers signes d'une maladie dans notre entourage peut avoir un impact positif et significatif sur le diagnostic précoce, ce qui permet souvent ensuite une meilleure prise en charge."