1.000 ans de prison exécutés en 8 heures ?

Les peines de prisons pourraient être écourtées tout en paraissant beaucoup plus longues pour les détenus.
Les peines de prisons pourraient être écourtées tout en paraissant beaucoup plus longues pour les détenus. © REUTERS
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SCIENCES - Grâce aux biotechnologies, il pourrait devenir possible de dilater la conception du temps des condamnés. Une révolution qui soulève des questions pratiques et morales.

Temps dilaté. La prison enferme avant tout l’esprit. C’est à partir de cette idée que la philosophe Rebecca Roache s’est intéressée à l’usage des biotechnologies appliquées à l’univers carcéral. En clair, Rebecca Roache et son équipe estiment qu’on pourrait modifier la perception du temps des condamnés afin de leur faire purger de plus longues peines de prison tout en limitant leur temps d’incarcération, rapporte le Telegraph. Pour ce fairela biotechnologie se base sur le principe des drogues psychoactives qui modulent la perception du temps. Une deuxième solution est envisageable : la digitalisation de l’esprit. Derrière ce terme futuriste se tient l’idée développée par Ray Kurzweil, l’un des informaticiens les plus novateurs de Google. Ce futurologue pense que nous pourrons stocker numériser le contenu de notre cerveau. Et donc que nous pourrons le modifier.  Tous ces projets restent pour l'instant de simples projets, loin d'être encore effectifs.

De belles économies. Que ce soit grâce à des pilules ou à un ordinateur, pour Rebecca Roache la modification de la perception du temps reste un bon moyen de lutter contre la surpopulation carcérale et de limiter les dépenses publiques en la matière, comme elle l’explique sur son blog.  "Digitaliser l’esprit d’un criminel et accélérer les processus de l’esprit un million de fois plus vite que la normale permettrait au criminel en ligne de purger une peine de 1000 ans de prison en juste huit heures et trente minutes. Cela coûterait bien évident moins cher aux contribuables."

Mais une question morale. La philosophe concède que la technique pose la question de l’ingérence de l’Etat et de l’administration dans le cerveau du prisonnier. Mais là encore, elle a la solution. "Il y a une perception commune qui suggère que jouer avec le cerveau d’une personne est invasif à un degré inacceptable. Mais il est envisageable de ne pas avoir à interférer directement." Slate.fr explique que des techniques de ce type existent déjà, comme l’utilisation de la lumière pour dérégler la perception cérébrale de l’alternance jour/nuit. Mais ces pratiques sont considérées comme relevant de la torture.

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