Yves Marre : Au Bangladesh, "des hôpitaux flottants équipés de blocs opératoires"

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M.B. avec Caroline Roux , modifié à
Le navigateur solidaire Yves Marre était l'invité de Caroline Roux lundi matin pour parler des trois hôpitaux flottants qu'il a créés afin de venir en aide à la population au Bangladesh.

L'écrivain Erik Orsenna dit de lui qu'il est "plus humain que la plupart des êtres humains". Le navigateur Yves Marre est aussi probablement plus entreprenant. En 1994, il s'est lancé un défi fou : convoyer une péniche par rivières et par mers, de la Seine jusqu'au Bangladesh, pour installer un hôpital flottant sur le fleuve Brahmapoutre. Invité d'Europe 1 lundi matin, l'aventurier, ancien steward d'Air France, est revenu sur ce projet, qui a mis sept ans à voir le jour et fait l'objet d'un livre, "Navigateur solidaire" (Isabelle Le Goff Editions, 2014).

Un million de personnes soignées. Pays parmi les plus pauvres du monde, le Bangladesh manque de toutes les infrastructures médicales. "Il y a vingt ans, on comptait à peu près un médecin pour 15.000 ou 16.000 personnes" dans cette région, explique Yves Marre, qui a jeté l'ancre parmi les multitudes d'îles qui se forment sur le Brahmapoutre. Avec son ONG Friendship, fondée en 1998 avec sa femme Runa, il a pu installer trois hôpitaux flottants. Chacun "a été équipé de deux salles d'opérations, dont une de microchirurgie, confie le navigateur. Cela permet de faire des opérations de cataracte, des reconstructions après des brûlures ou de soigner des enfants avec des pieds bots". Au total, plus d'un million de patients ont bénéficié de soins dans ces blocs opératoires sur l'eau. Certains ont pu être transportés sur des catamarans faisant office d'ambulances flottantes.

Une société de sauvetage pour les pêcheurs. Et les projets d'Yves Marre ne s'arrêtent pas là. Le navigateur compte désormais "créer une société de sauvetage en mer, ce qui n'existe pas encore là-bas". Et serait pourtant nécessaire, tant les risques d'accident sont importants. Quelque 400.000 embarcations circulent en effet en permanence dans le golf du Bengale, dont de nombreux bateaux de pêche de mauvaise qualité qui menacent de sombrer par gros temps.