Vieillissement de la population : comment s'adapter ?

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avec AFP , modifié à
DÉPENDANCE - Le gouvernement a dévoilé mercredi son projet de loi sur l'autonomie des personnes âgées.

L’info. Evolution démographique oblige, la population française va connaitre un vieillissement sans précédent : selon les projections de l’Insee, un habitant sur trois sera âgé de 60 ans ou plus en 2050, contre un sur cinq en 2005. Pour préparer le pays à cette évolution, le gouvernement prépare une loi dont il a dévoilé les grandes lignes mercredi. Outre la création d'un "Haut conseil de l'âge", Europe1.fr vous résume les principaux points de ce texte qui sera présenté le 9 avril en Conseil des ministres.

Aide ménagère à domicile.

Aider les personnes âgées à rester chez elles. L’un des principaux points concerne "l'accompagnement des personnes âgées en perte d'autonomie avec la priorité donnée au maintien à domicile", dixit Jean-Marc Ayrault. D'autant que la France a de sérieuses lacunes dans l'adaptation des logements au vieillissement.

"Près de 1,2 million de personnes bénéficient de l'APA (allocation personnalisée d'autonomie), dont 60% vivent à leur domicile", a-t-il rappelé. Les plafonds d'aide mensuels de l'APA vont ainsi être revalorisés de montants entre 100 et 400 euros. Le ticket modérateur, c'est-à-dire le reste à charge des patients âgés, sera pour sa part abaissé.

Coût de la mesure : 375 millions d'euros supplémentaires

Adapter les logements. Pour permettre aux personnes âgées de rester chez elles, il faut que leur logement le permettre. Le gouvernement va donc lancer un plan pour adapter 80.000 logements privés d'ici 2017, sous la houlette l'Agence nationale de l'habitat (Anah). De plus, le crédit d'impôt existant pour certaines dépenses d'adaptation des logements sera étendu aux nouvelles technologies de soutien à l'autonomie.

Le gouvernement veut aussi permettre à tous, notamment aux plus modestes, de bénéficier de dispositifs de téléassistance et de domotique (comme les chemins lumineux anti-chute), qui peuvent contribuer à prolonger le maintien à domicile.

aide à domicile, dépendance

Offrir un peu de répit aux aidants. Le Premier ministre a salué le "rôle essentiel" tenu par les aidants, ces 4,3 millions de personnes qui aident régulièrement au moins un de leurs proches âgé de 60 ans ou plus à domicile, "parfois au prix de leur propre équilibre ou de leur santé". "La loi consacre ainsi une aide au répit, afin de permettre à l'aidant d'une personne très peu autonome de s'absenter quelques jours en garantissant que le relais sera pris auprès de l'aidé", a précisé Jean-Marc Ayrault.
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"D'un montant qui pourra aller jusqu'à 500 euros annuels au-delà du plafond de l'APA, cette aide permettra par exemple de financer sept jours de séjour dans un hébergement temporaire", a-t-il détaillé. Egalement au menu du projet de loi : une amélioration de l'accès aux "aides techniques" à domicile.

Coût de la mesure : 140 millions d'euros

Professionnaliser les aides à domiciles. Enfin, pour compléter ce plan de soutien au maintien à domicile, est prévue dans le projet de loi une hausse des plus bas salaires des intervenants à domicile et une compensation financière pour leurs déplacements.

Une offre à mi-chemin entre domicile et maison de retraite. Le plan prévoit également de multiplier, ou rénover, les foyers-logements, rebaptisés "résidences autonomie". Ces logements sont un "intermédiaires, compromis entre le domicile et la maison de retraite".

Coût de la mesure : 40 millions d'euros

associations d'aide à domicile et aux famille 930x620

Renforcer la prévention. Le gouvernement entend développer les actions collectives de prévention à travers des campagnes de formation et de promotion sur des sujets comme le sommeil, le bon usage du médicament ou la nutrition. Départements, caisses de retraite et mutuelles seraient les relais de ces campagnes de prévention. Le plan contient également un chapitre consacré à la prévention du suicide qui vise à lutter contre l'isolement social et à améliorer le repérage et le traitement de la dépression.

Mieux informer les personnes concernées. Pour améliorer les dispositifs locaux et nationaux d'information sur les droits, un portail internet sera mis en place pour permettre à chaque personne de choisir son établissement en connaissant ses droits et ses aides.

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