Une oreille en 3D greffée sur une souris

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Fabriquée avec une imprimante 3D, l'oreille a été greffée avec succès. Des vaisseaux sanguins se sont même mis à l'irriguer comme un organe naturel. © YOSHIKAZU TSUNO / AFP
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Mélanie Gomez et T.M.
Au bout de seulement deux mois, la partie en plastique de l'oreille a totalement disparu, laissant place à du cartilage vivant.

Quand la réalité dépasse la science-fiction. En implantant une oreille sur une souris, des chercheurs américains viennent de franchir un pas décisif dans ce que l'on appelle la "médecine régénérative", c'est-à-dire le développement en laboratoire des organes à greffer. Pour la première fois, ces scientifiques ont démontré la possibilité d'implanter des organes créés par une imprimante 3D et surtout leur viabilité.

Plastique et cellules vivantes. Une oreille artificielle a donc d'abord été imprimée à partir d'une encre spéciale, composée de deux ingrédients : une sorte de plastique biodégradable inoffensif pour l'organisme, qui permet de donner la forme désirée à l'organe, et puis un gel contenant des bulles dans lesquelles se trouvent des cellules vivantes. Et c'est là toute l'originalité de cette oreille. Elle ressemble complètement à une oreille humaine, grâce à sa structure plastique, mais est, en même temps, composée de véritables cellules vivantes.

Prouesse. Cette oreille a alors été greffée sous la peau d'une souris pour voir ce qu'il se passait. C'est là que la prouesse a eu lieu. Non seulement la greffe a pris, mais surtout, au bout de seulement deux mois, la partie en plastique de l'oreille a totalement disparu. Elle a en quelque sorte servi de tuteur, et à la place, du cartilage vivant s'est formé. L'oreille 3D est ainsi devenue une véritable oreille et des vaisseaux sanguins se sont même mis à l'irriguer comme un organe naturel. C'est donc un véritable exploit scientifique qui a été réalisé par ces chercheurs, d'autant qu'ils ont également réussi la même expérience avec de l'os et du muscle eux aussi imprimés en 3D. 

Essais chez l'homme d'ici deux ans. Même si ces travaux doivent encore être confirmés, cette équipe espère déjà passer à des essais chez l'homme d'ici deux ans.