Une nouvelle double greffe de mains réalisée à Lyon

Greffe des mains
Une nouvelle double greffe des mains a été réalisée à Lyon en novembre. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP
Un nouveau patient a été greffé des deux mains en novembre à Lyon, grâce à un donneur. Il s'agit de la neuvième allogreffe réalisée en France.

Une nouvelle double greffe de mains a été réalisée sur un patient à Lyon en novembre 2016, dans le cadre d'un programme de recherche clinique, ont indiqué jeudi Les Hospices Civils de Lyon (HCL). C'est la neuvième allogreffe (avec donneur) de main(s) réalisée en France depuis 1998, dont huit à Lyon et une à Créteil. Menée par une équipe du CHU de Lyon, déjà rompue à ce type de greffes composites (vaisseaux et tissus divers) qui restent exceptionnelles, l'opération a été menée dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) "obtenu pour réaliser une série de greffes, cinq initialement puis deux supplémentaires", ont précisé les HCL, ajoutant qu'il s'agissait là de la dernière.

Les greffes exceptionnelles désormais autorisées. Ce patient dont l'identité n'a pas été dévoilée était en attente de mains "depuis trois ans faute de donneurs", précise Le Progrès. Un amendement voté début novembre dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017, et entré en vigueur au 1er janvier, a modifié le cadre légal : désormais, les Agences régionales de santé (ARS) peuvent, après avis conforme d'un comité national ad hoc, autoriser des greffes exceptionnelles. La greffe lyonnaise n'est pas intervenue dans ce cadre mais a néanmoins fait des remous dans le milieu médical, selon un article mis en ligne mercredi par Le Figaro. "On déconne à plein tube", y dénonçait notamment le Pr Laurent Lantiéri, concurrent parisien de l'équipe lyonnaise, qui avait organisé l'été dernier la greffe d'une de ses patientes aux Etats-Unis, faute de PHRC adéquat.

D'autres programmes à venir. Selon Le Progrès, de nouveaux programmes de recherche médico-économique (PRME) sont en attente d'autorisation à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Le 13 janvier 2000, le service de transplantation de l'hôpital lyonnais Édouard-Herriot s'était illustré en réalisant sur Denis Chatelier, 33 ans, la première double greffe mondiale des mains et des avant-bras. Elle avait été menée par le professeur Jean-Michel Dubernard, connu également pour la première allogreffe au monde d'une main, en septembre 1998, et sa participation à la première greffe partielle de visage en 2005 sur Isabelle Dinoire. Cette dernière est morte à 49 ans, le 22 avril 2016, des suites d'une longue maladie. En 2016, on a dénombré une soixantaine de greffes de mains dans le monde.