Un syndicat d'infirmiers dénonce "l'omerta sur Ebola"

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avec AFP , modifié à
SANTE - Un syndicat estime que les autorités n'informent pas assez les personnels de santé sur les risques liés à l'épidémie.

Un syndicat d'infirmiers a dénoncé lundi l'"omerta" des pouvoirs publics sur Ebola, alors que des personnels soignants ont contracté le virus en Espagne et aux Etats-Unis, une autre organisation syndicale redoutant, elle, un manque éventuel d'effectif en cas d'épidémie en France. "Omerta sur Ebola ? Alors qu'elles sont en première ligne, en France les infirmières n'ont aucune information des autorités!" fustige le syndicat national des professionnels infirmiers SNPI-CFE-CGC dans un communiqué.

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En France, les infirmiers "manquent cruellement d'informations" de la part du ministère, des agences régionales de santé, des hôpitaux. "Que faire quand un cas suspect se présente ? Dans les hôpitaux, nous avons du matériel d'isolement simple, mais pas adapté à un cas avéré d'Ebola. Où trouver le matériel, à qui s'adresser ?", s'interroge le syndicat. "Face aux carences méprisantes des autorités qui (les) considèrent visiblement comme des agents d'exécution et non des professions de santé de première ligne", le syndicat infirmier a mis en ligne des informations sur son site internet.

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"En cas de crise sanitaire, on est prêt, tout le matériel est disponible. Les directives arrivent dans les établissements, les procédures sont connues", estime toutefois Nathalie Depoire, présidente de la coordination nationale infirmière, même s'il "reste à savoir si tous les maillons ont suivi", car l'organisation relève de chaque établissement. "On est armé en terme de formations pour les risques sanitaires (nucléaire, bactériologique, chimique) pour faire face aux situations d'urgence. La crainte serait plutôt qu'il y ait un problème d'effectifs", a-t-elle déclaré. En effet, "avec les rationalisations budgétaires, à force de diminuer les effectifs, de les fragiliser, la crainte c'est qu'en cas de crise sanitaire il n'y ait pas suffisamment de monde sur le pont", redoute la représentante syndicale.

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Les soignants paient un lourd tribut. Dans les pays d'Afrique où l'épidémie sévit, on recense parmi eux 395 cas et 216 décès, a rappelé vendredi la ministre de la Santé Marisol Touraine. Elle a indiqué alors avoir rappelé dès août aux directeurs généraux des ARS et aux Préfets la conduite à tenir en cas de suspicion et expliqué qu'un nouveau message avait été adressé aux établissements avec les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique. Il existe en France 12 établissements de santé de référence : Bichat et Necker à Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille, Bordeaux, Rennes, La Réunion, Rouen, Nancy et l'Hôpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé, près de Paris.