Cancer du sein : un nouveau médicament prometteur

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Image d'illustration. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP , modifié à
SANTÉ - Un nouveau médicament freinerait efficacement la progression des tumeurs du sein quand il est couplé avec un anti-œstrogène. 

Plusieurs mois de gagnés sur la chimiothérapie. Voilà ce que promettrait un nouveau médicament, le Palbociclib, du laboratoire américain Pfizer. Selon un nouvel essai clinique dévoilé samedi lors de la conférence de l'American society of clinical (Asco), il serait efficace pour bloquer la prolifération du cancer du sein. Testé sur 500 patientes en majorité ménopausées, le traitement, couplé avec une hormonothérapie, serait également performant chez des femmes plus jeunes non ménopausées. Selon des analystes, le Palbociclib pourrait représenter un marché de cinq milliards de dollars pour Pfizer qui paraît avoir une longueur d'avance sur ses concurrents comme Novartis et Eli Lilly. 

La chimiothérapie repoussée de 5 mois. L'essai clinique a montré que pris en même temps que le Fulvestrant, un anti-œstrogène, le Palbociclib permettait d'arrêter la progression de la maladie pendant 9,2 mois en moyenne, contre 3,8 mois avec seulement l'hormonothérapie. C'est donc en moyenne 5 mois de gagnés avant le recours à la chimiothérapie, traitement beaucoup plus difficile à supporter. "Pour des femmes avec un cancer avancé du sein, il est remarquable de pouvoir stopper la progression de la maladie et de retarder la nécessité de recourir à de la chimiothérapie pendant des mois avec une simple pilule", a souligné le Dr Don Dizon, un expert de l'Asco. 

"Une fois que la thérapie anti-hormonale initiale cesse d'être efficace pour contenir le cancer métastatique du sein, le prochaine étape est la chimiothérapie qui peut être efficace mais avec des effets secondaires souvent très difficiles pour les femmes", explique le Dr Nicholas Turner, un cancérologue à l'Institute of Cancer Research à Londres au Royaume Uni, qui a dirigé cet essai clinique appelé PALOMA-3. 

Croissance des tumeurs bloquée. Le médicament bloque l'action de deux protéines, CDK4 et CDK6, qui alimentent la prolifération des cancers du sein sensibles aux œstrogènes. Ces derniers représentent 75% des tumeurs mammaires. Il a été bien toléré par les patientes testées puisque seulement 2,6% d'entre elles ont dû arrêter le traitement suite à des effets secondaires. 

Déjà commercialisé aux États-Unis. Le médicament est si prometteur qu'en février, la Food and Drug Administration a donné son feu vert à la commercialisation du Palbociclib, dans le cadre d'une procédure accélérée afin d'en faire profiter des femmes ayant un cancer du sein avancé.