Séropositive, elle met en garde contre la "peur de se faire détecter"

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avec Antoine Rondel
TÉMOIGNAGE E1 - Anne Bouferguène est séropositive depuis 26 ans. Auteur de Un mal qui ne se dit pas, elle raconte son combat pour la vie.

Le combat de sa vie. "On ne vit pas tout à fait normalement quand on est une personne séropositive" mais "sans trithérapie, on re-rentre dans le couloir de la mort" : Anne Bouferguène a découvert qu’elle était séropositive en 1988. Elle a alors 15 ans. 26 ans plus tard, elle se confie dans un livre intitulé Un mal qui ne se dit pas. Son combat aujourd’hui : dire et répéter "qu'il ne faut pas avoir peur d'être détecté parce qu'on ne sera plus un facteur de transmission, une fois qu'on est traité".

En 1988, quand elle a découvert qu’elle était séropositive, Anne Bouferguène dit avoir eu l’impression d’entrer "dans le couloir de la mort. Il y a un diagnostic et puis l'attente." Aujourd’hui, elle ne vit pas normalement, soumise à un très lourd traitement mais "compte tenu de là où je viens, je considère que je vis une aventure extraordinaire, l'aventure de la vie, parce que statistiquement, je ne devrais pas être là. 6% des personnes qui ont été contaminées dans les années 80 sont encore là."
De l'importante de la détection. Mais, le combat contre la maladie, pour elle et pour les autres, continue. "Aujourd'hui, la méconnaissance du grand public de ce qu'est devenue la maladie constitue un frein à ce qui est la plus grande digue à la maladie : la détection. On a peur de se faire détecter, parce qu'on a peur qu'on nous renvoie à ces clichés. On préfère se dire : je ne suis pas concerné. Alors moi, j'ai une grande nouvelle, c'est qu'on est tous concerné. Par ailleurs, aujourd'hui, quand on est traité, on peut vivre et on ne contamine plus." Et de rappeler ce chiffre : en France, il y a 40 000 à 50 000 personnes qui ignorent leur séropositivité.

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