Seniors : une étude alerte sur les dangers des ordonnances surchargées

L'étude pointe les dangers d'une surconsommation de médicaments.
L'étude pointe les dangers d'une surconsommation de médicaments. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Les accidents liés aux médicaments occasionnent 130.000 hospitalisations et 7.500 décès par an parmi les plus 65 ans, d'après l'Assurance maladie.

Une part importante des seniors de plus de 65 ans prend au moins sept médicaments différents, et beaucoup d'entre eux bien davantage, le double en moyenne, selon le mensuel 60 Millions de consommateurs qui alerte sur les dangers de la surconsommation de médicaments.

Une surconsommation dangereuse. "Une surconsommation qui peut entraîner des chutes et d'autres accidents graves" (hémorragies...) et des hospitalisations, souligne le mensuel de l'Institut national de la consommation (INC) dans son édition d'octobre dont les chiffres s'appuient sur une étude qui a identifié sur 449.000 seniors de plus de 65 ans, près de 155.000 personnes "polymédiquées" (7 médicaments au moins), via 2.600 pharmacies. Cette étude commandée à OpenHealth Company par la société Santéclair suggère que la consommation de médicaments est très élevée chez ces seniors "polymédiqués" puisque la majorité d'entre eux prend en moyenne quatorze médicaments différents. Et encore "c'est une fourchette basse parce que l'automédication n'est prise en compte que si elle est associée à une prescription médicale", précise 60 Millions.

7.500 décès pour des accidents liés aux médicaments. Les accidents liés aux médicaments occasionnent 130.000 hospitalisations et 7.500 décès par an parmi les plus 65 ans, d'après l'Assurance maladie. Parce qu'avec l'âge on souffre plus souvent de maladies multiples (diabète, hypertension, Parkinson...) plusieurs traitements peuvent être essentiels, sans pour autant justifier toutes ces "ordonnances à rallonge" dont les effets secondaires, en dehors des risques sévères, peuvent altérer la qualité de vie des patients. Au point que lassés, ces derniers peuvent arrêter d'en prendre certains sans oser en parler à leur médecin. Comme Simon, diabétique qui, à "presque" 82 ans, est censé prendre treize médicaments par jour, mais concède n'en prendre dans les faits que six ou sept, relate le magazine. Il avait même un moment "tout arrêté, sauf l'insuline" parce qu'il souffrait alors de constipation.

Besoin de coordination entre les médecins. "Attention au mélange, au cocktail" lance Claude Rambaud de France Assos Santé qui représente l'Union nationale des associations agréées d'usagers du système de santé, partenaire de l'initiative du magazine présentée jeudi. "Les médicaments sauvent des vies tous les jours" mais cela ne justifie pas dit-elle, les 47% des personnes qui consomment des psychotropes de la famille des benzodiazépines (contre l'anxiété ou pour dormir), d'après l'étude. "Les gens ne doivent pas prendre à longueur d'année des benzodiazépines" qui peuvent induire des risques de chutes et de désorientation, poursuit-elle. "Il faut une vraie coordination entre les médecins" et un "vrai dossier médical partagé" pour faire en sorte qu'on allège les ordonnances, estime pour sa part Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques.