Santé : ces opérations pour lesquelles l'hypnose est indiquée

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AW avec Mélanie Gomez et AFP
L'Inserm a publié mardi un rapport sur l'efficacité réelle de cette pratique en plein essor.

L'hypnose efficace ou inutile ? Cela dépend de la nature de la prise en charge, affirme un rapport de l'Inserm présenté mardi. Selon ce document, l'hypnose présenterait ainsi un intérêt thérapeutique lors d'anesthésie et pour la prise en charge du syndrome de l'intestin irritable. Aucun bénéfice pour le sevrage tabagique n'aurait, en revanche, été établi.

Utile dans certains cas. L'évaluation de l'hypnose, une thérapie complémentaire qui recouvre des pratiques très diverses, a été réalisée sur la base de 52 essais cliniques sélectionnés. Les chercheurs de l'Inserm ont validé l'utilité de l'hypnose en chirurgie sous anesthésie : extraction de dents de sagesse sous anesthésie, biopsie mammaire, interruption de grossesse...  Dans tous ces cas, la technique permet de réduire la consommation de sédatifs d'une part, mais aussi d'antidouleurs. Il y a aussi des preuves scientifiques que l'hypnose est efficace dans le traitement des bouffées de chaleur après la ménopause.

"Les études ont également permis de montrer le bénéfice de l'hypnose dans le cadre de la prise en charge du côlon irritable", souligne le Dr Juliette, co-auteur de ce rapport de plus de 200 pages. Le syndrome du côlon irritable est caractérisé par une alternance de diarrhées et de constipations, des douleurs au ventre, des sensations de ballonnement, qui altèrent la qualité de vie des personnes atteintes. Des séances régulières d'hypnothérapie limitent les symptômes digestifs, d'après les essais cliniques.

Des résultats insuffisants pour le reste. En revanche, d'après l'Inserm, les données actuelles sont "insuffisantes voire décevantes" concernant le sevrage tabagique, de même qu'elles ne montrent pas de réduction du recours à la péridurale lors de l'accouchement.

Mais ces chercheurs relativisent : des études plus qualitatives cette fois et non plus statistiques, montrent des résultats positifs. Certains patients en bénéficieraient dans le traitement des addictions par exemple, ou pour soulager la douleur.

Une pratique dénuée de risques. Les chercheurs confirment que les risques liés à l'hypnose sont limités, tout en mettant en garde le public sur le titre d'hypnothérapeute qui n'est pas protégé en France, et que n'importe qui peut s'attribuer.