Première greffe de foie d'une mère séropositive à son enfant

Depuis l'opération il y a un an, l'enfant n'a pas contracté le virus du sida. (illustration)
Depuis l'opération il y a un an, l'enfant n'a pas contracté le virus du sida. (illustration) © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP
En Afrique du Sud, un enfant malade du foie a reçu il y a un an une greffe de sa mère séropositive, sans pour autant contracter le virus du sida depuis l'opération. 

Pour sauver un enfant séronégatif malade du foie, des médecins sud-africains n'avaient d'autre choix que de lui greffer une partie du foie de sa mère, contaminée par le sida. Leur opération, une première mondiale, semble avoir réussi. L'équipe de l'université du Witwatersrand à Johannesbourg a annoncé jeudi qu'un an après l'opération, l'enfant ne semblait pas présenter les signes d'une infection par le virus VIH. "Dans les semaines qui ont suivi la greffe, nous pensions que l'enfant était séropositif", a expliqué le chirurgien, Jean Botha, dont les travaux sont publiés dans la revue Aids. Toutefois, des tests récents laissent à penser que leur petit patient n'a finalement pas été infecté.

Aucun autre donneur compatible. Le traitement qui lui a été prescrit "pourrait avoir empêché la contamination par le VIH. Nous ne le saurons de manière définitive qu'avec le temps", a ajouté le Dr Botha. Le patient, qui attendait une greffe depuis six mois, était régulièrement hospitalisé pour des complications qui engageaient son pronostic vital. Faute de donneur compatible, sa mère a plusieurs fois offert un morceau de son foie. "Sans greffe, l'enfant serait certainement décédé", a estimé l'université du Witwatersrand à Johannesburg, dont le centre médical a accueilli ce succès chirurgical. L'opération présentait "des risques de transmission du sida pour le receveur" mais elle a été tentée en raison des "circonstances exceptionnelles" de la situation du jeune patient, a expliqué l'université dans un communiqué.

"Nouveau vivier de donneurs vivants". Les médecins avaient donc décidé de partir du principe que l'enfant allait contracter la maladie. Il suit un traitement préventif anti-VIH. Cette greffe, une "première mondiale" réalisée à partir d'un adulte séropositif dont la charge virale était indétectable, offre de nouvelles alternatives pour les demandeurs d'organes. Elle "présente un nouveau vivier de donneurs vivants qui pourraient permettre de sauver des vies", se sont réjouis les chercheurs. L'Afrique du Sud est le pays au monde le plus touché par l'épidémie de sida avec 7,1 millions de séropositifs, soit 18,9% de sa population adulte. En 2017, 14 enfants sont décédés à Johannesburg alors qu'ils étaient en attente d'une greffe du foie.