Pollution aux particules fines : quels risques pendant le marathon ?

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avec AFP , modifié à
A deux jours du marathon de Paris, Anne Hidalgo compte prendre les mesures nécessaires pour améliorer la qualité de l'air, jugée critique en cas d'effort physique.

A deux jours du marathon de Paris, la pollution aux particules fines qui sévit à Paris inquiète. Pour la troisième journée consécutive, la concentration en particules dépasse le seuil d'alerte vendredi, selon Airparif, chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France. Pour éviter que la situation perdure jusqu'au marathon prévu dimanche, Anne Hidalgo va demander, si les prévisions sont mauvaises, la mise en place de la circulation alternée samedi.

Quels effets en cas d'effort intensif ? Comme il y a trois semaines, le cocktail soleil, absence de vent, trafic routier et travaux agricoles a provoqué une hausse de la concentration en poussières fines, qui pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Jeudi, le taux de concentration moyenne journalière de ces particules se situait entre 55 et 70 µg/m3, soit au-dessus du seuil d'information fixé à 50 µg/m3.

25 fois plus de particules fines inspirées en cas d'effort. Ces microparticules, portées par l'air, sont composées de sels, comme les nitrates, les métaux et le carbone. Airparif conseille donc d'éviter les efforts physiques soutenus en plein air lors d'un épisode de pollution aux particules. Au repos, un adulte inspire et expire environ 6 à 10 litres d'air par minute, alors que durant un effort physique ce chiffre passe à  200 litres. L'inspiration de particules fines est donc multipliée en moyenne par 25 en cas de pratique sportive intensive. Les participants au marathon - l'une des épreuves sportives les plus éprouvantes consistant à courir 42 kilomètres - seront donc particulièrement exposés.

Hidalgo veut agir "sans plus attendre". "Pour la santé de tous les Parisiens et pour que le marathon de Paris puisse être comme chaque année un grand succès international, il nous faut agir dès aujourd'hui", a réagi Anne Hidalgo dans un communiqué. Jeudi, à l'issue d'une réunion à la préfecture de police avec des élus franciliens et des experts, il a été décidé de maintenir les baisses de vitesse de 20 km/h.  Les poids-lourds de transit devront par ailleurs contourner l'agglomération francilienne. A partir de vendredi, la mairie prévoit également de rendre gratuit  les Vélib' et Autolib'.

"Si les prévisions de pollution sont à nouveau préoccupantes pour samedi, je demanderai à l'Etat d'instaurer la circulation alternée dès samedi", prévient l'élue socialiste, alors qu'une amélioration était néanmoins en vue pour ce week-end. "Si des mesures volontaires immédiates ne viennent pas remédier à la situation dès aujourd'hui, le marathon de Paris risque de se courir dimanche dans des conditions dégradées. Je n'accepterai pas qu'un évènement sportif international majeur pour le rayonnement de Paris se transforme en vitrine d'une impuissance à prendre les bonnes décisions dans les bons délais", a ajouté la maire de la capitale.

"On attend les autorités". L'organisation du marathon n'a toutefois prévu aucun dispositif particulier pour faire face à ce pic de pollution aux particules fines. "On attend les autorités, on a toujours dit qu'on se plierait aux décisions des pouvoirs publics. En attendant, on ne prend pas de mesure particulière, on ne va pas se mettre à distribuer des masques", répond une responsable du service communication du marathon, interrogée par Francetvinfo.

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