Perturbateurs endocriniens : cinq substances expertisées par l'Anses

Anses crédit : MATTHIEU ALEXANDRE / AFP - 1280
Dans l'ensemble, l'Anses demande des études plus approfondies de ces substances © MATTHIEU ALEXANDRE
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avec AFP
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a rendu lundi son avis sur cinq substances chimiques suspectées d'avoir des effets de perturbateurs endocriniens. 

Retardateurs de flamme, antibactériens ou substituts au bisphénol A... l'Anses a publié lundi son avis sur cinq nouvelles substances chimiques susceptibles d'être des perturbateurs endocriniens (PE).

L'action perturbatrice du TMBPF n'est pas évidente. Concernant le TMBPF, utilisé notamment comme substitut du bisphénol A dans le revêtement de matériaux métalliques en contact alimentaire, plusieurs tests "ne mettent pas en évidence d'effet PE", souligne l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Néanmoins "dans l'état actuel des connaissances, on ne peut écarter qu'il puisse agir" comme tel via certains modes d'action, ajoute l'Anses, qui "recommande que des études soient requises par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans le cadre d'un contrôle de conformité".

Pour le RDP, des signaux d'alerte possibles. Pour le RDP (retardateur de flamme), "les données sont assez limitées", mais il y a des signaux d'alerte sur de possibles "effets neurotoxiques, sur les glandes surrénales et sur le développement", note l'Anses. "Les effets décrits dans ces quelques études expérimentales semblent toujours incertains", ajoute l'Agence, qui propose de soumettre le RDP à l'évaluation du règlement de l'UE sur les substances chimiques (REACH).

Une action prouvée pour le triclocarban. Concernant le triclocarban, utilisé comme antibactérien et antifongique, "les données disponibles suggèrent l'existence d'un possible effet PE pour la santé humaine et l'environnement", souligne l'Anses. Ainsi, le triclocarban est proposé pour l'évaluation dans le cadre de REACH.

Cinq substances étudiées de près. L'Agence réclame aussi de plus amples données sur le sulfate d'étain (utilisé notamment dans des préparations pour ciment) ainsi que sur le dicyclopentadiène (fabrication de polymères). Dans le cadre de la "stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens", l'Anses étudie chaque année une série de substances susceptibles de présenter ce risque ou utilisées en substitution de PE.

Actuellement cinq substances suspectées d'être des PE font l'objet de travaux d'expertise de l'Agence : l'homosalate, le triflusulfuron méthyl, le triphényl phosphate, le bisphénol B et le BDE-47. Un perturbateur endocrinien agit sur le système hormonal et peut être à l'origine de dysfonctionnements comme l'infertilité, des malformations congénitales ou des retards de développement.