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Mélanie Gomez et A.D
Caramel, cappuccino... Les goûts de certains médicaments sans ordonnance se font séduisants. Mais en cas de surconsommation, le risque est réel, met en garde Michèle Delaunay.

Efferalgan, Smecta ou encore Fervex... Depuis quelques mois, les laboratoires qui fabriquent ces médicaments courants utilisés contre la douleur, la fièvre et les troubles intestinaux sortent de nouvelles versions aromatisés, pour enfants ou même pour adultes. Les saveurs sont plus séduisantes les uns que les autres. Une tendance qui inquiète beaucoup la députée de Gironde Michèle Delaunay qui vient d'alerter Marisol Touraine, la ministre de la Santé.

"Un médicament qui me soigne et me donne du plaisir". La députée veut rappeler que les médicaments ne sont pas des bonbons. Pourtant c'est loin d'être évident quand des Efferalgan goût cappuccino ou des Smecta caramel-cacao sont disponibles à la vente. Résultat ? En pharmacie, face à ce marketing gourmand pour des médicaments vendus sans ordonnance, la séduction opère et il est désormais permis de se demander si certains patients choisissent un cornet de glace ou un traitement. "Je vais essayer tous les goûts, témoigne l'un d'eux qui dit néanmoins se rappeler qu'il s'agit d'un médicament." "Goût cappuccino ? C'est original, ajoute une autre patiente. Pourquoi pas, pour essayer", glisse-t-elle. Elle est suivie par un autre client de la pharmacie : "Moi, un médicament qui me soigne et en même temps me donne du plaisir au niveau de la saveur, si j'ai un petit 'bobo', je vais penser à ça", indique-t-il.

"Toxicité". Le problème est que, bien que séduisants, ces médicaments, comme tous les autres, ne sont pas anodins. Certains contiennent par exemple du paracétamol, une substance qui en cas de surconsommation peut s'avérer très dangereuse explique la députée Michèle Delaunay. "A partir de deux grammes chez un enfant et de quatre grammes chez un adultes, on peut avoir une toxicité très importante. Si le poids est dépassé, il peut y avoir des décès. Le médicament doit être présenté comme tel, ce n'est pas un paquet de bonbons", s'insurge-t-elle. Elle demande que le développement de ces produits soit plus encadré et surtout que les emballages mentionnant des parfums attrayants affichent aussi un avertissement clair sur les doses à ne pas dépasser.