Médicaments à l’unité : "c’est une mesure de santé publique"

Jean-Luc Audhoui, pharmacien et porte-parole de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
Jean-Luc Audhoui, pharmacien et porte-parole de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 1er MAI – La ministre de la Santé a annoncé l’expérimentation de la vente de médicaments à l’unité dans certaines pharmacies.

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>>> Jeudi 1er mai, vous avez été 72% à faire "Votre choix d’actu"  sur la vente de médicaments à l’unité. Cette mesure aura pour but de réduire le déficit de la sécurité sociale en évitant le gaspillage. Jean-Luc Audhoui, pharmacien et porte-parole de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France estime que cette mesure est "de santé publique".

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Le pharmacien explique que garder des médicaments chez soi n’est jamais bon. En effet, les consommateurs sont parfois tentés de mal les réutiliser. L’Organisation Mondiale de la Santé a publié le mercredi 30 avril, un rapport alarmant sur l’antibiorésistance, la résistance des microbes aux médicaments. Jean-Luc Audhoui affirme que, d’ici quelques années, "il y a des maladies qu’on ne pourra plus combattre avec les antibiotiques". Il souligne que lorsque les antibiotiques sont apparus après-guerre, ils étaient utilisés "à dosage moindre avec une efficacité plus forte".

Une mise en place compliquée. Le Royaume-Uni fait partie des pays qui ont déjà adopté la délivrance de médicaments à l’unité. Le porte-parole de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France souligne que "le schéma français est différent, ce serait une révolution considérable si demain on l’appliquait". En effet, "le temps de préparation n’est absolument pas le même". Le pharmacien évoque un "casse-tête" et "comprend qu’un certain nombre de confrères expriment des réticences". Il explique que chaque médicament sera délivré avec sa notice, dans un "boitage spécial", où seront indiquées les principales recommandations.  Malgré ces difficultés, Jean-Luc Audhoui estime que cette mesure "apporte plus de sécurité", comme en témoigne le numéro de lot qui sera attribué à chaque médicament, afin de permettre davantage de traçabilité en empêchant "une entrée de la contrefaçon".

Une expérimentation nécessaire. Pour le pharmacien, "cette expérimentation est nécessaire pour s’assurer de l’intérêt que ça représente en matière médico-économique mais aussi en terme de santé publique". Il juge qu’une mesure appliquée trop rapidement pourrait être contre-productive car il faut "du temps" pour s’adapter à ce nouveau fonctionnement.