L'e-cigarette au cannabis, pas au goût de Touraine

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Fabienne Cosnay , modifié à
La ministre de la Santé va saisir la justice. Elle estime que la cigarette électronique au chanvre constitue une incitation à la consommation de cannabis.

Touraine saisit la justice. La réplique n'a pas tardé. A peine commercialisé, l'e-joint est dans le collimateur de la ministre de la Santé. Marisol Touraine annonce mardi sur RTL qu'elle va saisir la justice pour le faire interdire. Le motif ? Cette nouvelle cigarette électronique au chanvre constitue une incitation à la consommation de cannabis. "Aujourd'hui nous apprenons que des vapoteuses, des cigarettes électroniques, au chanvre, vont être accessibles. Moi je veux dire que je suis opposée à ce qu'un tel produit puisse être commercialisé en France", déclare la ministre.

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Incitation à la drogue. Selon ses concepteurs, le e-joint, issu de la production agricole légale de chanvre, doit permettre aux consommateurs de cannabis de se détourner de cette drogue. Un argument que ne veut pas entendre Marisol Touraine qui estime au contraire qu'il "constitue une incitation à la consommation de cannabis, potentiellement répréhensible par la loi".

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"Un outil de promotion du cannabis". Kanavape a présenté mardi à Paris un "vaporisateur aux cannabinoïdes", une e-cigarette à l'extrait de chanvre naturel présentée comme "100% légale", "relaxante" et "anti-stress". Il n'a pas d'"effet psychotrope", assure la société, mais il suscite néanmoins des interrogations et critiques des spécialistes des addictions. "Je pourrais avoir un autre jugement s'il y avait des études, mais la façon dont s'est présenté, c'est un outil de promotion du cannabis", tranche le professeur Bertrand Dautzenberg, interrogé par Europe 1.

L'usage du cannabis "est une maladie de l'adolescent et du jeune adulte, le risque de sortir un produit de ce type est que les adolescents se l'approprient", juge, de son côté, le psychiatre spécialiste des addictions Laurent Karila, de l'Hôpital universitaire Paul-Brousse, près de Paris.