Les UV, dangereux ou pas ?

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Marion Sauveur , modifié à
Les professionnels du bronzage répondent à cette question dans un Livre blanc.

Stopper les idées reçues sur les méfaits en cabine de bronzage, c’est ce que souhaite le Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine (SNPBC). Pour cela, il publie un Livre blanc, dans lequel il explique que la cabine UV est le moyen le plus sûr pour obtenir un bronzage. "UV naturels ou en cabine, ennemis pour qui ?", c’est le titre de cet ouvrage. Il s’appuie sur des études scientifiques pour recenser les méfaits et bienfaits du soleil sur la peau. Le détail.

La dangerosité de la séance. C’est l’un des principaux "on dit" du bronzage en cabine et le syndicat tente de le démonter. "L’éclairement total reçu par la peau en trois heures sous le soleil des Tropiques est dix fois supérieur à celui reçu en 20 minutes d’exposition en cabine", assure le Livre blanc. Dominique Baumier confirme. Le vice-président du syndicat assure effectivement "qu’il n’y a aucun risque pour la peau".

"S’exposer de façon excessive au soleil peut engendrer des lésions cutanées permanentes et graves. A l’inverse en cabine de bronzage, le risque du coup de soleil est éliminé, dans le cadre du respect des recommandations d’utilisation", écrit le syndicat.

A contrario, l’OMS a affirmé l’été dernier que si l’on s’expose aux UV, il y a bien un risque accru de cancer de la peau.

Le bronzage en cabine plus nocif qu’au naturel. Une idée reçue pour le syndicat qui explique qu’"en cabine les rayons les plus nocifs sont filtrés. Pour obtenir le même résultat esthétique que 20 minutes en cabines UV, il faudrait s’exposer environ 1h30 au soleil des plages du sud de la France, mais le risque de brûlure serait multiplié par 12", assure le Livre blanc.

Avis divergent pour Pierre Césarini, de l'association Sécurité solaire. "Avec les UV, on est exposé à une puissance du soleil de l'ordre de trois, quatre ou cinq fois plus puissante. Et le système de réparation et de défense de la peau est alors débordé", précise-t-il.

Le risque de cancer cutané est augmenté par des séances en cabine. "Aucun chercheur n’a jamais démontré qu’une exposition sans brûlure aux UV naturels ou artificiels présentait un risque particulier de maladie de la peau", explique le syndicat. Mais "des coups de soleil répétés peuvent être dangereux. C’est la raison pour laquelle les UV, naturels ou non, sont classifiés comme agent cancérigène", est-il écrit.

Les cabines de bronzage "provoquent des cancer de la peau. 10% des cas de cancer cutané sont liés à la pratique artificielle et 1.500 personnes en décèdent chaque année en France", assure pour sa part Pierre Césarini.

La réglementation française n’est pas assez stricte. Selon le syndicat, "la France bénéficie depuis 1997 de la réglementation la plus stricte au monde pour le bronzage en cabine".

La dépendance aux UV. Une récente étude américaine, menée par des médecins du Centre du cancer Memorial Sloan-Kettering et de l'Université d'Albany dans l'Etat de New York, révèle que les usagers des cabines de bronzage auraient une tendance à présenter des symptômes d’accoutumance aux UV similaires à ceux observés chez les personnes dépendantes à d’autres produits comme l’alcool ou les drogues.

Faux, répond le syndicat en démontant l’étude qui "n’a absolument rien de scientifiquement défendable". Elle s’appuie sur "421 étudiants, dont 50% font 23 séances par an, soit 1,9 fois par mois en moyenne. Est-ce de l’addiction ? Evidemment non, pas à ces faibles doses !", s’exclame-t-il.

"Prendre le soleil sans en abuser est très bon pour la santé et le moral", assure le syndicat. "L’exposition aux UV contribue à la production d’endorphine b par l’organisme", explique l’ouvrage. "L’endorphine produite sous les effets des UV naturels ou artificiels agit sur les neurones sensoriels, crée un sentiment de bien-être et procure plaisir, calme et sérénité", conclut-il.

Pour remplacer les UV, les détracteurs des cabines de bronzage conseillent de s’appliquer des produits auto-bronzants.