Les médecins hospitaliers appelés à une grève "massive" lundi

Les opérations programmées pourront être repoussées lundi en raison du mouvement de grève.
Les opérations programmées pourront être repoussées lundi en raison du mouvement de grève. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP
Environ 80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d'autres spécialités" devraient participer au mouvement de grève dès lundi.

Les médecins hospitaliers sont appelés à une grève "massive" lundi par deux de leurs intersyndicales pour réclamer une meilleure appréciation de leur temps de travail et une revalorisation des carrières à l'hôpital, confronté à une pénurie de praticiens.

Quelles perturbations pour les patients ? Ils sont invités à cesser le travail toute la journée de lundi puis tous les soirs et toutes les nuits, Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) soutenant le mouvement initialement lancé par le syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E. "Environ 80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d'autres spécialités" participeront au mouvement, assure Max-André Doppia, le président d'Avenir hospitalier. Des "opérations programmées seront reportées" mais la continuité des soins sera assurée, les médecins pouvant être assignés en fonction des besoins, a-t-il précisé.

Des conditions de travail qui s'aggravent. "A l'heure où près de 30 % des postes de praticiens hospitaliers (PH) sont vacants, ce chiffre et nos conditions de travail s'aggravent chaque année", s'était alarmée son intersyndicale au début du mois. En cause, notamment, le temps de travail des PH : censé ne pas dépasser les 48 heures hebdomadaires, il se rapproche "plutôt des 60 heures", explique Max-André Doppia. Dénonçant le "flou réglementaire" encadrant les obligations de service des médecins, les intersyndicales souhaitent une meilleure prise en compte des gardes et des mesures permettant aux praticiens de "maîtriser" leur temps de travail.

Pour de meilleurs salaires. Elles réclament en outre que 20% du temps de travail soient réservés aux activités non postées auprès du patient, comme la recherche. Côté rémunération, la "revalorisation substantielle de l'indemnité d'engagement de service public exclusif", ou encore de meilleurs salaires en début et en fin de carrière font également partie des doléances. "Depuis plus de quatre ans, le gouvernement alterne promesses, commissions, réflexion et reculades" sur l'attractivité des carrières hospitalières, s'était récemment indignée Avenir hospitalier.