Prix des traitements anti-cancer : les cancérologues s'alarment

Le prix des traitements contre le cancer a explosé.
Le prix des traitements contre le cancer a explosé. © AFP
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Sandrine Prioul avec GM , modifié à
Dans une tribune, 110 cancérologues dénoncent la hausse exponentielle du prix des traitements contre le cancer.

Le coût des traitements contre la cancer a explosé ces dernières années. L'industrie pharmaceutique est dans le viseur de plusieurs cancérologues français qui dénoncent le prix de ses traitements. Dans Le Figaro, ils sont 110 à lancer un appel pour que les progrès thérapeutiques restent à la portée de tous les malades alors que les laboratoires proposent désormais des traitements à plus de 100.000 euros. En effet, pour eux, "le coût d'abord croissant et maintenant exorbitant de ces innovations risque fort de compromettre les espoirs" des patients, est-il notamment écrit.

Ça "ne peut pas continuer". "Les choses ne peuvent pas continuer comme cela, il y a une inflation absolument colossale des prix", explique le professeur Jean-Paul Vernant. Lorsque les médicaments apparaissent aux Etats-Unis ils coûtent en effet plus de 120.000 dollars (environ 108 000 euros) par an, alors qu'ils coûtaient 10.000 dollars (9.000 euros) par an il y a une quinzaine d'année. "Ce qui nous choque c'est que ces prix n’apparaissent absolument pas justifiés", poursuit Jean-Paul Vernant qui dénonce des "prix totalement déconnectés de ce qu'ils ont coûté à concevoir, à développer et à fabriquer".

Crainte d'un déremboursement en France. "Les prix des nouveaux traitements du cancer sont déterminés par l'idée que les industriels se font de ce que les marchés sont capables de supporter", écrivent les signataires dans Le Figaro. "Il n'y a pas d'industrie au monde qui génère autant de bénéfice que l'industrie pharmaceutique", indique de son côté le professeur Vernant. Pire, "le prix est tel que les anglais ont décidé de dérembourser ces traitements", rappelle-t-il alors qu'il craint une situation similaire en France dans les années à venir : "nous n'en sommes pas encore là, mais nous craignons que la chose puisse arriver si les prix continuent à déraper" conclut-il.