Le dépistage du sida gratuit

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avec Anne Legall , modifié à
Le plan sida présenté par Roselyne Bachelot prévoit d'étendre cette mesure à tous les 15-70 ans.

L'objectif est de dépister un maximum de Français au moins une fois dans leur vie. Dans son nouveau plan de lutte contre le sida, le ministère de la santé a décicé d'élargir le dépistage gratuit de la maladie à tous les Français qui le souhaitent.

Jusqu'à présent, le test remboursé par la Sécurité sociale n'était proposé qu'aux personnes ayant pris un risque. A partir du mois de décembre, le dépistage, gratuit, sera proposé "par le médecin traitant à l'occasion d'un recours aux soins" à la population de 15 à 70 ans.

Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, espère qu'au moins 5 millions de personnes accepteront de se faire tester, soit le double du chiffre actuel. Tous les habitants de Guyane, où l'infection a des allures d'épidémie, se verront par ailleurs proposer aussi un dépistage annuel.

"Casser le dépistage insuffisant"

Cette mesure permettrait de rattraper le retard et "casser le dépistage insuffisant", estime le Professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon. Il fait partie de experts qui ont préconisé cette mesure.

"Il faut banaliser le dépistage du VIH" :

Côté prévention, le plan réaffirme qu'elle s'appuie, pour la population générale, sur l'utilisation du préservatif. Pour les personnes les plus à risque de transmettre l'infection, il envisage de promouvoir la prévention dite "combinée" associant le préservatif et le traitement antirétroviral précoce. Ce traitement, lourd et cher, n'est donné aujourd'hui qu'à un stade assez avancé de la maladie.

Mais la promotion sera limitée, précise-t-on au ministère : pour raisons "éthiques", on ne peut proposer systématiquement un traitement à quelqu'un qui pour lui-même n'en a pas encore besoin. Il sera donc offert aux séropositifs "les plus à risque de transmettre" l'infection, comme ceux qui appartiennent à des couples "sérodifférents" (un séropositif et un qui ne l'est pas). Pour les toxicomanes, une population réduite mais où l'infection ne diminue pas, peu de mesures nouvelles sont envisagées dans le cadre du plan.

50.000 personnes infectées sans le savoir

Environ 50.000 personnes sont infectées par le virus sans le savoir. Le retard de diagnostic est particulièrement préjudiciable pour les personnes qu'elles risquent d'infecter. Il faut "que chacun prenne conscience qu'il peut être concerné", dit le plan.

Le plan se donne comme objectif de réduire de 50% en cinq ans l'incidence de l'infection par le VIH et du sida et de réduire de 20% la mortalité. Son financement est estimé, hors budget soins, à près de 954 millions d'euros, dont 400 millions à la charge de l'assurance maladie. Soit, selon la ministre, 10% de plus que le plan précédent.