L’ablation totale des amygdales, une opération de moins en moins pratiquée

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Gérald Kierzek , modifié à
L'amélioration des techniques chirurgicales permet désormais de procéder à des amygdalectomies partielles pour traiter certains problèmes.

Grace à l’amélioration des techniques chirurgicales, l’ablation des amygdales pourrait devenir de plus en plus partielle. Situées de part et d’autre de l’arrière du palais, à l’entrée de la gorge, les amygdales appartiennent au système immunitaire. "Pendant des années, on a pensé que ça ne servait pas à grand-chose. En fait, ça sert à piéger les bactéries, qui passent à la fois par le nez et la bouche, via l’air que l’on inhale mais aussi les aliments", rappelle pour Europe 1 le docteur Gérald Kierzek. "Les amygdales sont un premier piège mécanique pour ces bactéries. Elles déclenchent aussi la fabrique des anticorps ; à partir des amygdales, le système immunitaire se met en chauffe à travers les globules blancs qu’elles contiennent".

Deux causes d'ablation. Alors, pourquoi les retirer ? "Dans plus de 80% des cas, l’ablation est indiquée face à une hypertrophie. Lorsqu’il y a hypertrophie, les amygdales obstruent et peuvent être la cause d’apnée du sommeil. Dans 20% des cas, ce sont les angines récidivantes qui sont une indication à l’ablation des amygdales", détaille le spécialiste.

Des nouvelles techniques. Dans les années 2000, on pratiquait 70.000 ablations des amygdales par an – ‘amygdalectomie’ dans le jargon médical -. Un chiffre divisé par deux désormais, grâce aux nouvelles techniques qui permettent d’intervenir avec une plus grande précision pour régler certains problèmes médicaux. "Si avant on enlevait complètement les amygdales, désormais, et parce que l’on a compris qu’elles avaient un rôle dans le système immunitaire et qu’il peut y avoir des complications opératoires si l’on enlève tout, l’ablation est de plus en plus partielle", souligne le médecin qui évoque notamment la radiofréquence, une technique qui permet de ne retirer qu’une petite partie de l’amygdale. "Dans les cas d’apnée du sommeil, ça ne sert à rien de tout enlever", pointe le docteur Gérald Kierzek. "Il suffit de déboucher un peu, de désobstruer les voix ariennes".

L’amygdalectomie partielle à également la vertu d’être moins douloureuse qu’une opération traditionnelle et de limiter les complications hémorragiques. "Les ORL se sont équipés, mais les autorités de santé, concernant notamment le remboursement, n’ont pas encore totalement suivi. Il est probable que les recommandations évoluent dans les prochaines mois", conclut le médecin.