La pollution tue, même à court terme

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Selon la dernière enquête de l'Institut de veille sanitaire, la pollution a un impact immédiat sur la mortalité, puisqu'elle aggrave brutalement des symptômes préexistants.

C'est une nouvelle étude qui confirme les effets très néfastes de pollution. Selon la dernière enquête de l'Institut de veille sanitaire, la pollution a un impact immédiat sur la mortalité, dans le sens où elle aggrave brutalement des symptômes préexistants. C'est le premier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’année, publié mardi, qui a permis de quantifier l’impact de ces particules fines.

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Les particules fines, c'est quoi ? Ce sont de microparticules, portées par l'air, et composées de sels, comme les nitrates, les métaux et le carbone. Leur diamètre est inférieur à 2,5 micromètres et c'est pour cette raison qu'elles restent longtemps en suspension dans l'air.

Les particules fines proviennent de phénomènes naturels, comme les feux de forêts ou la dégradation du sol par le vent, rapporte Le Parisien. Mais elles peuvent aussi être émises par des activités humaines, comme les gaz d'échappement des véhicules, principalement les diesels, l'activité industrielle ou encore les systèmes de chauffage.

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Quelles conséquences ? Ces particules participent à la pollution atmosphérique. Elles sont par ailleurs classées cancérigènes par l'Organisation mondiale de la santé. Et selon l'étude de l'Institut de veille sanitaire, les particules fines affectent particulièrement les voies respiratoires et le cœur. Elles peuvent donc causer accidents vasculaires cérébraux, crises cardiaques, ruptures d’anévrisme, angines de poitrine, embolies pulmonaires, selon Le Monde.

Des  pathologies qui peuvent se déclarer très rapidement, voire se révéler fatales, dès cinq jours après la première exposition. Et plus la concentration en particules fines dans l'air est élevée plus les risques sont élevés. Lorsque la concentration en particules fines augmente de 10 microgrammes par mètre cube, le risque de mort augmente de 0,5 %, révèle l’étude de l’InVS, citée par Le Monde.

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A quelle période ? Si les pics de pollution se produisent généralement l’hiver, le risque de mort à court terme est paradoxalement plus élevé pendant l’été, notamment pour des raisons cardiovasculaires. "L’été, les individus passent davantage de temps à l’extérieur, ouvrent plus fréquemment les fenêtres de leur domicile. Aussi l’été, la température de l’air, plus élevée, exacerbe les mécanismes physiologiques qui permettent au corps de réguler sa propre température, et cela affaiblit l’organisme et le rend plus sensible à la pollution", détaille Mathilde Pascal, épidémiologiste au département santé et environnement de l’InVS, interrogée par Le Monde.

Quelles villes sont touchées ? L'étude, menée dans 17 villes, permet de mesurer l'impact de la pollution aux particules fines sur la mortalité à court terme. La ville la plus exposée est Marseille, notamment en raison d'une pollution aux particules fines, liée au trafic dans le port de la ville. Viennent ensuite Lille, Lyon, Nice, suivi de Grenoble, Lens et Douai. Paris arrive "seulement" en septième position.

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La seule ville qui fait figure de bonne élève est Dijon, l'unique commune qui respecte les seuils de l'Organisation mondiale de la santé, selon le palmarès de cette étude. Et si toutes les villes suivaient l'exemple de Dijon, en respectant les indications de l'OMS, cela éviterait chaque année 250 morts et 1.000 hospitalisations, rapporte encore Le Monde.