La plupart des antidépresseurs sont inefficaces chez les enfants et adolescents

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Image d'illustration. © FRANCK FIFE / AFP
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avec AFP
Selon une étude publiée jeudi, sur 14 médicaments testés, seul le Prozac est plus efficace que son placebo.

La plupart des médicaments antidépresseurs sont inefficaces, voire parfois dangereux chez les enfants et les adolescents souffrant de dépression majeure, selon une vaste étude publiée jeudi dans la revue médicale britannique The Lancet.

L'exception du fluoxetine. Menée par un groupe international de chercheurs, l'étude a passé en revue 34 essais portant sur plus de 5.000 enfants et adolescents âgés de 9 à 18 ans et 14 médicaments antidépresseurs. Un seul de ces médicaments, la fluoxetine (commercialisée notamment sous le nom de Prozac), s'est montré plus efficace qu'un placebo pour traiter les symptômes d'une dépression. Elle a également été mieux tolérée que les autres antidépresseurs. Le nortriptyline a pour sa part été jugé le moins efficace des 14 antidépresseurs étudiés et l'imipramine le moins bien toléré. La venlafaxine est de son côté associée à un risque accru de pensées suicidaires.

Difficile à diagnostiquer. Selon des estimations citées par l'étude, 2,8% des enfants de 6 à 12 ans et 5,6% des adolescents souffrent de troubles dépressifs majeurs dans les pays développés, un chiffre qui pourrait être sous-estimé compte tenu de la difficulté à diagnostiquer la pathologie. Ces symptômes sont en effet différents de ceux observés chez l'adulte : ils incluent notamment l'irritabilité, le refus scolaire ou un comportement agressif.

Privilégier "l'approche psychologique". Quant aux antidépresseurs -qui au delà des idées suicidaires peuvent également provoquer des maux de tête, des nausées, des insomnies-, leur prescription a continué à augmenter alors même que la plupart des pays occidentaux dont la France recommandent désormais qu'ils soient réservés aux dépressions les plus graves. Le premier traitement des dépressions chez l'enfant ou l'adolescent doit rester "l'approche psychologique ou relationnelle" qui est "plus efficace sur le long terme" a indiqué le Pr Daniel Marcelli, vice-président de la Société française de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent.