Tiers-payant, tarifs : pourquoi les médecins font grève

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Mélanie Gomez avec , modifié à
Des médecins généralistes ont décidé d'augmenter illégalement leur tarif, aux dépens de la sécu, pour afficher leur mécontentement.

Les médecins ne sont pas contents, et ils le font savoir. A partir de mardi, et jusqu'au 31 décembre, les praticiens prévoient de se mettre en grève pour dénoncer le projet de loi de santé du gouvernement. Parmi leurs motifs de mécontentement : la généralisation du tiers payant ou l'ouverture de la vaccination aux pharmaciens. Mais ce qui cristallise la colère des médecins généralistes, c'est le montant de leur consultation. Depuis plus de quatre ans, le tarif de la visite chez le généraliste de secteur 1 (tarif sécu) n'a pas bougé et s'élève à 23 euros. Selon nos informations, certains membres de la profession ont décidé d'augmenter illégalement, à 25 euros, le montant de leur consultation.

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Un mouvement difficile à chiffrer. Dès mardi, le prix de la consultation passera à 25 euros chez certains généralistes. Mais impossible de savoir précisément le nombre de médecins qui pratiqueront cette hausse de tarif. Les praticiens, eux, expliquent ne pas vouloir faire payer deux euros de plus aux patients, mais les facturer directement à la sécurité sociale.

"Nous avons un travail complexe". Pascal Dureau, généraliste à Vénissieux, justifie cette pratique. "Nous avons un travail qui est d'une complexité croissante, souvent plus complexe que les médecins spécialistes. Nous ne demandons pas une rémunération supérieure, nous demandons la même rémunération que les médecins spécialistes. Ce choix nous l'assumons, et nous sommes prêts à en assumer les conséquences devant les tribunaux." Car les médecins le savent : cette pratique est illégale.

Une pratique illégale. Les praticiens prennent le risque de ne pas être payés du tout, puisque l'assurance maladie peut très bien décider de ne pas leur rembourser la consultation augmentée à 25 euros. Ils risquent également des pénalités financières, ou pire encore, d'être déconventionnés, c'est-à-dire rayés du système de l'Assurance maladie. Avec cette dernière sanction, les médecins pourraient toujours recevoir des patients. Mais ils ne seraient alors remboursés qu'à hauteur de quelques centimes d'euros pour une consultation.

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