Inquiétude autour du Levothyrox : gare à l'"effet nocebo"

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avec Gérald Kierzek , modifié à
Le docteur Kierzek alerte au micro d'Europe 1 sur les effets pervers que peut générer chez les malades l'inquiétude autour du Levothyrox, accusé de provoquer certains effets secondaires.

Le Levothyrox inquiète de nombreux malades. Ce traitement donné aux femmes qui souffrent de dérèglement de la thyroïde a beaucoup fait parler de lui depuis le mois d'août, lorsque des patientes ont monté un collectif pour dénoncer les effets secondaires provoqués par la prise de leur traitement. Le docteur Gérald Kierzek, spécialiste auprès d'Europe 1, fait le point :

Un traitement très calibré. Ce traitement a vu sa formule modifié par le laboratoire Merck."C'est un traitement, donné en cas d'hypothyroïdie, qui est vital", rappelle le docteur Gérald Kierzek. "Surtout, il a une marge thérapeutique qui est très étroite, ce qui veut dire que la moindre variation dans les prises-horaires peut entraîner des effets secondaires".

Modifié pour être mieux dosé. "L'excipient, c'est à dire l'enrobage de la molécule active, peut lui aussi être à effet notoire. Or, c'est cet excipient, pour des raisons de meilleure stabilité du médicament, qui a été modifié il y a quelques mois", poursuit le spécialiste. Or la polémique est née de patients qui prétendent ressentir des effets secondaires depuis cette modification, mais, à ce stade, aucune corrélation directe n'a été mise au jour. Un numéro vert a toutefois été mis en place, à titre informatif, avec plus de 70.000 appels passés depuis la fin du mois d'août. Les symptômes recoupent de la fatigue, des vertiges, la langue gonflée ou encore une perte de cheveux, selon les différents témoignages.

Effet boule de neige. "Avec une polémique comme cela, il y a un effet qui n'est pas l'effet placebo, mais l'effet nocebo. Par exemple, lorsque l'on ressent des symptômes après avoir lu une notice", avertit le docteur Gérald Kierzek, qui appelle à la prudence et précise : "les études de pharmacologie sont en cours et, pour l'instant, rien n'est prouvé".