Hôpitaux : le déficit des CHU en forte hausse en 2017

Si 15 CHU ont connu une dégradation en 2017, 17 ont amélioré leur résultat.
Si 15 CHU ont connu une dégradation en 2017, 17 ont amélioré leur résultat. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Le déficit des 32 CHU de France s'élevait en 2017 à 268 millions d'euros, contre 52 millions en 2016, a détaillé mardi la Conférence des directeurs généraux de ces établissements.

La situation financière des centres hospitaliers universitaires (CHU) s'est fortement dégradée en 2017, leur déficit ayant été multiplié par cinq en un an à 268 millions d'euros, selon les chiffres publiés par la Conférence des directeurs généraux de ces établissements.

216 millions de plus qu'en 2016. Le déficit des 32 CHU de France s'élevait en 2017 à 268 millions d'euros, contre 52 millions en 2016, pour un budget de 31,483 milliards d'euros, détaille la Conférence dans un communiqué publié lundi, insistant sur les lourdes "pressions financières" pesant à la fois sur les recettes et les dépenses des hôpitaux. La Conférence note toutefois une "réalité beaucoup plus contrastée" en fonction des CHU. Ainsi, "50% d'entre eux sont en déficit et 50% en équilibre, voire en excédent" et "si 15 CHU ont connu une dégradation en 2017, 17 ont amélioré leur résultat".

"Les budgets hospitaliers ont connu en 2017 une pression financière très exigeante sur leurs recettes d'activité", rappellent les directeurs de CHU: l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam), mécanisme servant à freiner l'augmentation naturelle des dépenses de santé, a été limité à +2% et les tarifs des séjours ont baissé en moyenne de 0,9%.  Mais parallèlement, "des contraintes externes ont très fortement pesé à la hausse sur les dépenses", expliquent-ils, citant "l'explosion des dépenses de molécules onéreuses" ou la "hausse de la masse salariale suite au dégel du point d'indice ou au plan attractivité des carrières médicales". "Malgré l'impact des mesures réglementaires", les établissements ont toutefois "maîtrisé l'évolution de leur masse salariale" à +2,2%.

Investissements toujours faibles. Les directeurs regrettent "les incohérences du modèle tarifaire actuel", qui dissuade les établissements d'accomplir le virage ambulatoire. Conséquence directe des pressions financières : les investissements sont restés "faibles". Ils ont augmenté de 2,5%, pour atteindre 1,6 milliard d'euros, mais "restent inférieurs de 15%" au niveau atteint en 2013", regrettent les directeurs.

 

Plus d'un millier personnes défilent à Fort-de-France pour "sauver l'hôpital"

Entre 1.300 et 2.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté mardi dans les rues de Fort-de-France pour la défense et la survie du CHU de la Martinique, à l'appel d'un collectif de professionnels et de syndicats du secteur de la santé. Face à "la déliquescence du CHUM (rupture fréquentes d'approvisionnements, disparitions de spécialités médicales) le collectif entendait ainsi attirer l'attention du gouvernement et mobiliser la population à propos d'une situation "d'une gravité extrême" et qui pose la question de la survie même du système de santé en Martinique, selon lui.