Hépatite C : un médicament innovant autorisé en pharmacie, une première en France

Sa mise à disposition dans les officines, sur prescription médicale, est "un pas décisif", selon Pierre-Claude Fumoleau, président d'AbbVie France.
Sa mise à disposition dans les officines, sur prescription médicale, est "un pas décisif", selon Pierre-Claude Fumoleau, président d'AbbVie France. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Ce médicament développé et commercialisé par le laboratoire américain AbbVie sera vendu à un prix public de 28.000 euros par patient sans cirrhose du foie.

La vente d'un nouveau médicament antiviral à action directe contre l'hépatite C a été officiellement autorisée jeudi en France, à l'hôpital mais aussi pour la première fois en pharmacie, ce qui devrait simplifier la prise en charge de la maladie. Appelé Maviret, ce médicament développé et commercialisé par le laboratoire américain AbbVie sera vendu à un prix public de 28.000 euros par patient sans cirrhose du foie, pour un traitement limité à 8 semaines, d'après une publication au Journal officiel.

Une action directe contre cette maladie chronique. Soignant les six formes du virus de l'hépatite C, avec une prise quotidienne par voie orale, Maviret est le premier antiviral à action directe contre cette maladie chronique à être autorisé à la vente à la fois en pharmacie et à l'hôpital, souligne AbbVie dans un communiqué. 

Un "pas décisif". Sa mise à disposition dans les officines, sur prescription médicale, est "un pas décisif", selon Pierre-Claude Fumoleau, président d'AbbVie France, cité dans le communiqué. Car "une des causes de non-observance des patients est l'éloignement de l'hôpital, c'est pourquoi il est important que ces médicaments soient disponibles en officine de ville" a précisé le Dr. Marc Bourlière, hépatologue à Marseille cité dans le communiqué.

Un coût exorbitant. L'arrivée à partir de fin 2013 de nouveaux médicaments capables de guérir l'hépatite C chronique, le Sovaldi du laboratoire Gilead puis ses successeurs Harvoni et Epclusa, avait déclenché une vive polémique en raison de leurs coûts jugés exorbitants pour la sécurité sociale : plus de 40.000 euros par patient. En raison de leur cherté, le gouvernement français les avait d'abord réservés aux personnes les plus gravement atteintes, au grand dam de nombreuses associations de médecins et de patients.

Un accès "universel" à ces traitements avait ensuite été décidé en 2016 par le ministère de la Santé, misant sur l'arrivée de médicaments concurrents pour faire baisser les prix, y compris ceux de Gilead. En mars 2017, un accord avait fini par être conclu entre les autorités françaises et Gilead pour obtenir des prix inférieurs à 28.700 euros par patient sur ses traitements, en phase avec les prix négociés pour des produits concurrents qui venaient d'arriver, le Zepatier du laboratoire MSD (Merck and Co) et la combinaison Viekirax/Exviera d'AbbVie.