Grippe : Quelles sont les nouveautés de la campagne de vaccination 2018 ?

La campagne de vaccination contre la grippe est lancée samedi. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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Mélanie Gomez, édité par Margaux Baralon

La campagne de vaccination contre la grippe est lancée ce samedi. Avec à la clef un parcours simplifié et un vaccin revu pour être plus efficace.

La campagne est lancée : à partir de ce samedi, comme chaque automne, les autorités sanitaires encouragent les Français à se faire vacciner contre la grippe. Dans leur viseur : les plus de 12 millions de personnes pour qui cette maladie représente un risque de complications parfois graves. On compte parmi elles les plus de 65 ans, les femmes enceintes mais aussi toutes les personnes qui souffrent de maladie chronique comme le diabète ou l'asthme. Avec, cette année, quelques nouveautés pour l'opération de vaccination.

Un parcours simplifié... D'abord, le parcours des personnes qui veulent se faire vacciner pour la première fois a été simplifié. Avant, il fallait passer par un médecin pour avoir une ordonnance et aller chercher le vaccin. Désormais, il suffit de se présenter en pharmacie, directement avec le bon envoyé par l'Assurance maladie. Il est également possible de le récupérer sur son compte personnel en ligne sur ameli.fr. Mais certaines personnes ne peuvent être identifiées par la Sécurité sociale. C'est le cas notamment des femmes enceintes ou encore des patients atteints d'obésité sévère. Eux ne reçoivent pas de bon, mais peuvent le demander à leur médecin ou leur sage-femme afin d'obtenir gratuitement le vaccin. 

" Il a fallu faire évoluer la composition du vaccin pour être sûr qu'il protège bien. "

...et un vaccin musclé. L'autre nouveauté concerne le vaccin lui-même. Habituellement, il contient trois souches de virus grippaux. Cette année, il en contient quatre : une souche de grippe H1N1, une de H3n2 et deux souches de virus B. "C'est lié au fait que récemment, les virus de type B ont évolué", explique le professeur Bruno Lina, responsable du centre national de référence pour la grippe, au micro d'Europe 1. "Il y a aujourd'hui deux virus de type B qui sont différents et circulent. Pour rattraper ce phénomène d'évolution des virus, il a fallu faire évoluer la composition du vaccin pour être sûr qu'il protège bien."

Impossible, néanmoins, d'être certain que le vaccin sera imparable. Il suffit qu'une souche de virus qui circule mute entre le moment où on a fabriqué le vaccin et l'épidémie de grippe, et le premier perd en capacité de protection. Mais les experts visent 60% d'efficacité chez les personnes âgées. À titre de comparaison, l'an dernier, le vaccin avait été efficace aux alentours de 30% au sein de cette même population.

" Le pharmacien est un professionnel de santé qui a tout le parcours nécessaire pour vacciner. "

Se faire vacciner par son pharmacien. Par ailleurs, il sera désormais possible de se faire vacciner directement dans une pharmacie dans quatre régions, au lieu de deux auparavant. En Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Hauts-de-France, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, toutes les personnes concernées, y compris les adultes qui font le vaccin pour la première fois, peuvent s'en remettre aux mains de leur pharmacien. "Le pharmacien est un professionnel de santé qui a tout le parcours nécessaire de par sa formation", rappelle Carine Wolf Tal, présidente du conseil de l'Ordre des pharmaciens. "Il pourra vous renseigner même si vous ne vous faites pas vacciner. Et ceux qui vont proposer la vaccination contre la grippe ont bien eu une formation et une autorisation de l'agence régionale de santé, qui a vérifié qu'ils répondaient bien aux besoins minimum en termes d'installation, avec notamment un local de confidentialité."

Augmenter la couverture vaccinale. En autorisant ainsi la pratique par les pharmaciens, les autorités sanitaires françaises espèrent augmenter la couverture vaccinale, notamment dans les zones où l'on manque de médecins. Objectif : que 75% des personnes fragiles soient vaccinées. Aujourd'hui, ce taux n'est que de 50% environ. La campagne lancée samedi permet également de rappeler que plus on se fait vacciner tôt, mieux c'est. Si, pour le moment, les virus de la grippe circulent à peine, l'arrivée d'une épidémie est toujours imprévisible. Et après l'injection, il faut encore entre 15 jours et trois semaines au système immunitaire pour développer suffisamment d'anticorps et être donc bien protégé contre la grippe. Cette maladie, encore souvent considérée comme banale ou bénigne, a causé 14.000 décès supplémentaires l'hiver dernier, essentiellement chez les plus de 65 ans.