Foetus : le retard de croissance encore mal dépisté

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Mélanie Gomez avec AWemaere , modifié à
SANTE - Actuellement, seul un fœtus sur cinq souffrant de ce problème est détecté.

Peut mieux faire. Souvent à l’origine des naissances prématurées voire de morts in utero, le retard de croissance intra-utérin n'est actuellement détecté en France que dans 20% des cas, pointe une étude de l'Inserm sur plus de 14 000 femmes enceintes. Explications.

80.000 grossesses par an en France. Le retard de croissance intra-utérin concerne 80.000 grossesses en France. Ce défaut de croissance découle, la plupart du temps, d'un mauvais fonctionnement du placenta. Ses conséquences sont redoutables : séquelles, neurologiques notamment, pour le nouveau-né voire même décès in utero. Or, l'étude de l'Inserm relève que parmi les enfants de petits poids à la naissance, seul un sur cinq avait été identifié comme effectivement à risque.

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Un dépistage à améliorer. Le retard de croissance intra-utérin ne peut être détecté avant la dernière échographie qui a lieu au 3ème trimestre de la grossesse. Mais même, alors, les estimations du poids et de la taille du bébé pourraient être améliorées. "Utiliser des courbes adaptées, c'est-à-dire individualisées en fonction du sexe du fœtus ou du poids et de la taille de la maman, par exemple, permet de mieux préciser si l'enfant est à risque ou pas", explique ainsi François Goffinet, chef de la maternité de Port Royal à Paris.

Des fausses alertes à éviter. Pour François Goffinet, ce dépistage affiné a un objectif double : "identifier les fœtus qui vont avoir des problèmes et ceux qu'il faut laisser tranquilles". Car beaucoup de futures mamans se voient annoncer à tort que l'enfant qu'elles attendent souffre d'un retard de croissance. Un diagnostic qui donne lieu à un suivi rapproché et à une césarienne programmée avant le terme alors que le bébé est petit, mais qu'il va bien et qu'il aurait pu rester au chaud dans le ventre de sa mère quelques semaines supplémentaires.