Etre malade du coeur et gros diminue le risque de maladies cardiovasculaires

Une personne obèse (photo d'illustration).
Une personne obèse (photo d'illustration). © AFP
  • Copié
Mathieu Charrier avec CB , modifié à
Les patients en surpoids, souffrant de problème de cœur, ont moins de risque de faire un accident cardiovasculaire que les personnes souffrantes elles aussi mais avec un poids normal.

Le surpoids n'augmente pas le risque d'accident cardio-vasculaires chez les personnes qui ont déjà des problèmes de cœurs ou d'artères. Plus elles sont grosses, moins elles ont de risque. C'est ce que vient de démontrer une étude menée par des chercheurs internationaux, coordonnée par deux médecins des hôpitaux de Paris.

Les risques multipliés par deux chez les personnes maigres. L'étude a été réalisée auprès de 54.000 patients souffrant de problèmes de cœur ou d'artère. Et selon les résultats obtenus par les chercheurs , plus les patients sont en surpoids, moins ils ont de risque de faire un accident cardiovasculaire par rapport aux personnes avec un poids normal. Le chiffre s’élève à 22% de risque en moins pour les personnes en surpoids, 28% chez celle en obésité modérée, et 37% chez celles en obésité sévère. Alors que, dans le même temps, on apprend que les personnes maigres voient leur risque multiplié par deux.

"Ça ne veut pas dire qu’il faut rester obèse". En résumé, plus ces personnes malades sont grosses, moins elles ont de risques de faire un AVC ou un arrêt cardiaque. Boris Hansel, médecin nutritionniste à l'hôpital Bichat et à la Pitié-Salpêtrière, qui a coordonné cette étude, appelle cela "le paradoxe de l'obésité". "Cette étude suggère qu’il y a probablement plusieurs types d’obésité. Est-ce que ça veut dire qu’on a trop de muscles ? Est-ce que ça veut dire que l’on a trop de graisse sous la peau - qui sont eux des facteurs protecteurs contre les maladies cardiovasculaires ? Ou est-ce que ça veut dire que l’on a de la graisse à l’intérieur du ventre ? Mais ça ne veut pas dire qu’il faut rester obèse, ou qu’il faut devenir obèse pour se protéger contre les maladies cardiovasculaires", tempère-t-il au micro d’Europe 1.

S'intéresser aux graisses "bénéfiques". Une étude qui pose donc des questions : comment et pourquoi l'obésité protège-t-elle ces personnes malades du cœur ou des artères ? Est-ce qu'il n'y aurait pas différentes sortes de graisses, plus ou moins bonnes selon notre état de santé ? C'est là-dessus que les chercheurs vont maintenant travailler. Mais ils précisent que ces résultats ne doivent pas être extrapolés pour les personnes en bonne santé. La lutte contre l'obésité doit rester, selon eux, une priorité.