Diabète : le pancréas artificiel, cet espoir

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Benoist Pasteau, Damien Brunon et Anne Le Gall avec AFP , modifié à
SANTE - Une membrane qui injecte de l’insuline directement dans le corps pourrait être testée sur l’Homme dès 2015.

L’INFO. C’est peut-être la solution pour une vie moins compliquée pour 25 millions de diabétiques de type 1 dans le monde et les 200.000 Français parmi eux. Une équipe de chercheurs européens est en train de développer un pancréas bio-artificiel. Implanté dans le corps, il injectera de l’insuline et évitera ainsi aux malades d’avoir à se faire des piqûres ou d’avoir recours à une greffe. Si le laboratoire prévoit des essais sur l’Homme d’ici 2015, les tests sur les animaux n’ont pas encore été concluants.

Le diabète de type 1, c’est quoi ? Quand on est en bonne santé, le pancréas, une glande qui se situe sous l’estomac, produit de l’insuline. Cette molécule permet de réguler le taux de sucre dans le sang tout au long de la journée. Elle évite les surplus après les repas et les manques pendant l’effort.

Le problème pour les diabétiques de type 1, c’est que le pancréas ne fabrique pas cette insuline. Ainsi, les malades doivent se l’injecter, grâce à des piqûres ou des pompes. La greffe de pancréas est également possible, mais extrêmement rare.

Une membrane dans le ventre. La solution imaginée par les équipes du Centre de transfert de technologie du Mans (CTTM), du Centre européen d’étude du diabète (CEED) à Strasbourg et de la société Static à Besançon, consiste donc en une membrane à installer dans le ventre du malade.

Concrètement, c’est une poche en tissu perméable remplie de cellules vivantes, animales ou génétiquement modifiées, qui produisent l’insuline dont a besoin le corps. L’idée étant que la membrane laisse tout passer sauf les anticorps, les patients n’auraient même pas besoin de prendre des médicaments anti-rejets.

Faire survivre les cellules. Les chercheurs pensent que des tests devraient être réalisés sur l’Homme dès 2015. Ils sont prévus à Montpellier sur une quinzaine de patients. Il ne faut néanmoins pas crier victoire trop vite, les tests sur les animaux, des souris, des singes et des porcs,  n’ont pas encore été concluants.

La difficulté principale réside dans le fait de créer une membrane qui fasse entrer suffisamment d’oxygène et de nutriments pour faire survivre les cellules qui se trouvent à l’intérieur.

Un espoir pour les malades. Alors que le diabète de type 1 touche de façon irréversible environ 200.000 Français, les avancées dans ce domaine sont toujours très suivies. “On connaît la difficulté liée aux patients diabétiques de type 1 à devoir se faire plusieurs injections par jour. Les pompes à insuline ont évolué, mais il est évident que le fait de pouvoir reproduire le pancréas a toujours été un espoir”, confirme Gérard Raymond, président de l’Association Française des Diabétiques, au micro d’Europe 1.

“Cette nouvelle avancée permet de nous projeter vers un pancréas artificiel qui remplace le pancréas normal. C’est une avancée de la part des équipes de chercheur qui va faire naître beaucoup d’espoirs”, ajoute-t-il.

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