Des nanoparticules pour améliorer la radiothérapie : la découverte française qui pourrait révolutionner le traitement du cancer

© Miguel SCHINCARIOL / AFP
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Mélanie Gomez, édité par Anaïs Huet , modifié à
Une équipe de chercheurs a mis au point une technique permettant, grâce à l'injection de nanoparticules de métal dans les tumeurs, d'améliorer l'effet de la radiothérapie.

Les Français brillent au congrès de l'European Society for Medical Oncology (ESMO), le plus grand congrès de cancérologie organisé en Europe, qui se déroule jusqu'à mardi à Munich, en Allemagne. Les experts du monde entier viennent y échanger sur les dernières innovations. Une équipe de l'Institut Curie à Paris vient justement d'y révéler les résultats très prometteurs d'une nouvelle technique développée par la société française Nanobiotix qui permet de booster l'effet de la radiothérapie grâce à des nanoparticules.

Comment ça marche ?

Le principe de cette innovation est simple : utiliser des nanoparticules d'Hafnium - des particules de métal infiniment petites - pour augmenter l'efficacité de la radiothérapie. Les scientifiques français ont testé ce nouveau procédé chez des patients atteints de sarcomes. Ces tumeurs rares et complexes touchent des hommes et des femmes de tous les âges et se présentent habituellement comme une masse profonde, principalement un niveau des membres ou de l'abdomen.

Les chercheurs de l'Institut Curie ont travaillé sur des patients atteints de tumeurs au niveau des membres. La veille de la première séance de radiothérapie, ils ont injecté ces nanoparticules directement dans les tumeurs de ces malades. Les sarcomes ont ensuite été comparés à ceux d'autres patients ayant reçu une radiothérapie classique, sans nanoparticules. 

Les résultats sont-ils positifs ?

Les chercheurs français sont parvenus à la conclusion que ces injections apportent un réel bénéfice. "Dans le groupe qui a eu les nanoparticules, il y a deux fois plus de réponses complètes, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de tumeurs", précise Docteure Sylvie Bonvalot, de l'Institut Curie. L'injection de nanoparticules permet au corps de créer "davantage de radicaux libres, qui détruisent la tumeur. C'est dix fois plus efficace", ajoute-t-elle.

Y a-t-il des risques ?

Cette nouvelle technique démultiplie l'efficacité des rayons, sans pour autant augmenter la toxicité du traitement radiothérapique, assurent les scientifiques. Seuls quelques cas d'allergie ont été rapportés. Dès lors, cette innovation prometteuse est déjà en cours d'expérimentation chez des malades atteints de cancers plus fréquents, comme celui de prostate, selon le Dr Sylvie Bonvalot, mais aussi ceux du foie, de la tête et du cou.