Coucher son bébé sur le dos peut provoquer des déformations du crâne

Les conséquences de la plagiocéphalie, en plus d'être esthétiques, peuvent être "psychomotrices, cognitives et mécaniques".
Les conséquences de la plagiocéphalie, en plus d'être esthétiques, peuvent être "psychomotrices, cognitives et mécaniques". © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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À l'occasion de la Journée mondiale contre les déformations crâniennes, une association alerte sur la recrudescence de plagiocéphalies, les têtes plates des nourrissons.

Comme un abricot mûr qu'on laisserait trop longtemps posé sur une assiette, le crâne d'un nourrisson, trop longtemps placé en appui postérieur, finit lui aussi par s'aplatir. Un phénomène qui porte un nom : la plagiocéphalie. Afin d'alerter sur la recrudescence de ce mal qui touche 20% des bébés - et particulièrement les garçons - Le Lien, une importante association de défense des patients, saisit mardi la Haute Autorité de santé (HAS), à l'occasion de la Journée mondiale contre les déformations crâniennes, rapporte Le Parisien.

Des conséquences esthétiques, mais pas seulement. Depuis les années 1990, et plus précisément depuis la grande campagne nationale contre la mort subite du nourrisson, coucher son bébé sur le ventre est largement proscrit, à raison. Reste que prôner une position exclusivement sur le dos peut favoriser les plagiocéphalies. Des conséquences non seulement esthétiques, mais "possiblement psychomotrices, cognitives et mécaniques", préviennent Thierry Marck, pédiatre, et Bernadette de Gasquet, médecin spécialiste de la préparation à la naissance et de l'accompagnement post-accouchement, tous deux auteurs de Mon bébé n'aura pas la tête plate.

Le pédiatre parle même d'épidémie : "Le crâne d'un nouveau-né est très malléable. Une installation unique sur le dos va faire pression, le lui déformer, modifier les équilibres. On retrouve des enfants avec des problèmes vertébraux, de scoliose, de déformation de la mâchoire…", note-t-il dans Le Parisien.

Un coup à gauche, un coup à droite. Quelle position faut-il donc privilégier les premiers mois (de la naissance à maximum 4 ou 5 mois) ? Cela dépend des jours. Si l'enfant dort sur le côté, il est préconisé de le faire dormir un jour sur le côté gauche, avec, donc, une pression sur le côté gauche de la tête, et sur le côté droit le jour suivant, en veillant bien à caler son dos, avec une serviette roulée. Attention cependant à ne pas placer l'enfant sur le côté s'il dort dans le lit de ses parents ou s'il dort emmailloté.

Si le nourrisson dort sur le dos, là encore, mieux vaut le positionner tantôt avec la tête en haut du lit, tantôt en bas du lit, en plaçant une petite lumière au niveau de ses jambes. La tête du bébé est en effet attirée par la lumière et par ses parents. Cette alternance peut également s'avérer utile au moment de donner le sein et/ou le biberon ou lorsque l'on porte l'enfant dans ses bras.

Des accessoires à proscrire. Thierry Marck alerte aussi sur certains accessoires vendus aux parents comme des solutions miracles, tels que les cales-bébé dorsaux, cales-tête et autres matelas cocons. Selon le médecin, ils produisent l'effet inverse de ce qu'ils prônent, en causant des têtes plates.

Un casque peut parfois s'avérer nécessaire. En cas de plagiocéphalie, il est important de consulter un ostéopathe, qui peut souvent régler le problème en quelques séances. Mais si la plagiocéphalie n'est pas prise en charge suffisamment tôt, ou si elle est particulièrement sévère, le port d'un casque-prothèse peut être recommandé.