Chikungunya : le risque d'épidémie inquiète en France

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
SANTÉ - Depuis le mois de mai, une hausse des cas de chikungunya a été constatée dans l'Hexagone. Les autorités s'inquiètent.

47 cas "importés". Depuis le mois de mai, 47 cas de chikungunya ont été dénombrés en France, soit beaucoup plus que les deux signalements de l'année 2010. Il s'agit de cas "importés", c'est-à-dire ramenés par des voyageurs rentrant des Antilles ou de Guyane et qui une fois en France ont déclaré la maladie. 

Ces DOM font face à une épidémie au sein de leurs populations : rien que durant la première semaine de juin, 6.600 nouveaux cas ont été recensés en Guadeloupe. Et 7% de sa population a déjà été touchée. En Hexagone, aucun cas dit "autochtone" n'a été détecté pour l'instant.

Y a-t-il un risque épidémique en France ? Oui car toutes les conditions sont réunies. Premièrement, le chikungunya est une maladie dite "vectorielle", c'est-à-dire transmise par un vecteur. Dans le cas de cette pathologie, le vecteur est le moustique Aedes Albopictus ou "moustique-tigre", connu pour son agressivité envers l'homme. Ce moustique est présent dans 18 départements de l'Hexagone. Six régions sont concernées : Rhône-Alpes, PACA, Corse, Langedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine.

Comment pourrait alors démarrer une épidémie ? Le moustique en piquant une personne infectée revenant des Antilles, infectera les personnes qu'il piquera les jours d'après. Cet été, plusieurs éléments favoriseront l'épidémie : chaleur, hausse du tourisme et donc des échanges de populations entre Hexagone et Antilles. Facteur aggravant,  la population de l'Hexagone est vulnérable car non immunisée contre la maladie. 

Comment contrer l'épidémie ? Le ministère des Affaires sociales et de la Santé a instauré depuis 2006 un dispositif de lutte contre le risque de dissémination du chikungunya : surveillance des populations de moustiques, campagnes de démoustications, signalisation des malades aux autorités, sensibilisation des populations. Il est par exemple recommandé de faire la chasse aux eaux stagnantes chez soi mais aussi autour du domicile. 

Mais cette année, les autorités s'adressent en priorité aux voyageurs. Les personnes qui séjournent dans les Antilles sont invitées à se protéger des piqures de moustique sur place et de retour en France, surtout si elles vivent dans des zones où évolue le moustique-tigre. Il est donc conseillé de consulter son médecin si après un séjour aux Antilles, on ressent les symptômes suivants : forte fièvre, douleurs musculaires ou articulaires, maux de tête. 

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