Les chiens "renifleurs" de cancer, une solution crédible ?

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QUEL FLAIR - Grâce à son odorat extrêmement puissant, le chien peut déceler certaines formes de tumeurs. 

Les chiens ont un sacré flair. Ils seraient même capables… de déceler certains types de cancer. Les expériences se multiplient et les résultats sont à chaque fois plus étonnants. Mais cette technique est-elle simplement anecdotique ou peut-on imaginer un jour qu'elle soit étendue à une grande échelle ?

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Un flair sacrément fiable. En 2010, le Pr Cussenot a mené une enquête avec des chiens renifleurs. "On essayait de faire détecter aux chiens renifleurs des échantillons d'urine de personnes atteintes du cancer de la prostate". Plusieurs morceaux de coton imprégnés d'urine de personnes malades et saines étaient présentés au chien.  Dès qu'il repérait le bon échantillon, il devait se coucher à côté. Le principe est exactement le même que pour les chiens chargés de trouver des explosifs ou de la drogue. "Le chien avait 98% de réussite", indique le Pr Cussenot, convaincu des performances canines dans le dépistage des cancers.

Plus récemment, des chercheurs américains ont présenté, début mars, au Congrès d'endocrinologie de San Diego, les résultats de leur enquête. Chez 34 patients qui avaient des problèmes de thyroïde, Frankie, un berger allemand a été capable de discerner les personnes atteintes d'un cancer de celles qui ne l'étaient pas. "Une précision de l'ordre de 88%", expliquait récemment Gérald Kierzek, médecin urgentiste et consultant santé pour Europe 1.

Le cancer a une odeur. Pour mieux comprendre ce dépistage plutôt surprenant, il faut d'abord avoir à l'esprit que le cancer a une odeur. "Les cellules cancéreuses changent leur métabolisme et en se transformant, elles libèrent des molécules volatiles odorantes", nous explique le Professeur Olivier Cussenot, chef du service urologie à l'hôpital AP-HP Tenon, à Paris. "Ces molécules passent dans le sang avant d'être éliminées dans les urines et dans la sueur".

Un dépistage facile à étendre ? Malheureusement, la truffe des chiens ne fera pas son entrée dans les hôpitaux pour détecter tel ou tel type de cancer. "Le chien, il faut le former. Ça prend beaucoup de temps", précise le Pr Cussenot. "Et son flair n'est pas toujours infaillible. Le but est de remplacer à terme le nez du chien par des nez artificiels capables de détecter des molécules volatiles odorantes". Et de conclure : "il faut standardiser ce genre de test de manière industrielle. Mais dans la recherche du test, le chien est une étape clé". 

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