Ces trois maladies sexuellement transmissibles ignorées des jeunes

Préservatif capote MST
Seuls 54% des 18-34 ans utilisent toujours un préservatif. © YASUYOSHI CHIBA / AFP
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G.S. , modifié à
Selon un sondage paru pour la première journée nationale sur le sujet, l'hépatite B, les papillomavirus et les condylomes restent méconnus. 

Les jeunes ne sont pas encore suffisamment sensibilisés aux maladies sexuellement transmissibles (MST). Selon un sondage Harris Interactive réalisé à l'occasion de la première Journée nationale d'information et de prévention sur ces maladies, qui se déroule jeudi, seuls 54% des 18-34 ans utilisent toujours un préservatif. Sept sur dix interprètent mal les signes d'une MST (brûlure, écoulement, ulcération etc) et un tiers ignore qu'elles peuvent se transmettre par voie anale.

Et si les 18-35 ans savent majoritairement que le sida (96%), l'herpès génital (76%), la syphilis ou les morpions (63%, mais 56% chez les 18-24 ans) sont des MST, ils sont moins nombreux à reconnaître que l'hépatite B (49%), les papillomavirus (45%) ou encore les condylomes (13%, verrues génitales ou crêtes de coq)  en font partie. En quoi consistent exactement ces maladies ? Décryptage.  

Hépatite B : malgré la vaccination, le préservatif reste important

L'hépatite B est un virus qui entraîne une inflammation du foie et potentiellement de la fièvre, une grande fatigue, des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), une jaunisse, des urines foncées ou encore des selles décolorées. Dans un cas sur dix, elle devient même chronique (elle ne disparaît pas avec le temps) et risque alors de déboucher sur une cirrhose ou un cancer du foie. En France, une enquête réalisée en 2004 par l'Institut de veille sanitaire démontrait que plus de 280.000 personnes étaient affectées par une hépatite B chronique, la plupart du temps après un rapport sexuel ou l'abus de drogue par injection.

Un chiffre qui montre que malgré la vaccination, qui fait certes reculer la maladie, la protection lors des rapports sexuels conservent toute son importance face au virus. En effet, des nombreux facteurs peuvent rendre la vaccination moins efficace : l'âge, la séropositivité, les défaillances rénales, l'alcoolisme, le tabac ou encore l'obésité. Chez certaines catégories de personnes, le vaccin est inefficace même en dehors de ces cas. Comme pour le Sida, avant de vous passer de préservatif, faîtes-vous donc dépister avec votre partenaire, dans un laboratoire biologique médical ou un Centre anonyme et gratuit (CDAG). Cela évitera la propagation du virus et permettra au médecin de limiter les risques d'évolution vers la cirrhose ou le cancer, même si aucun traitement n'existe pour se débarrasser définitivement du virus.

Papillomavirus : de l'importance d'examens réguliers

Les papillomavirus sont des micro-virus qui infectent les muqueuses ou la peau. Leur technique d'attaque est potentiellement dévastatrice : ils multiplient eux-même les cellules de notre métabolisme, pour ensuite les infecter. Il en existe plus de 200 sortes, capables de s'attaquer à l'être humain. Le virus se transmet notamment par contact direct avec une peau ou une muqueuse contaminée, d'où sa forte transmission après des rapports sexuels, notamment chez les femmes. Aux Etats-Unis, on estime que 25% des femmes ayant atteinte la puberté ont au moins été affectée une fois. Et dans 5% des cas de contamination, cela évolue vers un cancer, comme le cancer de l'utérus par exemple.

Il est important de se protéger pendant un rapport sexuel, même si les modes de contamination dépassent ce cadre. Contact par voie buccale, contact d'objets contaminés (comme les douches, les toilettes ou les piscines par exemple) voire simplement contact de peau à peau peuvent entraîner une contamination. Pour faire face, il existe, depuis 2005, un vaccin, le Gardasil, mais il ne couvre pas tous les papillomavirus et n'est pas efficace chez les personnes déjà affectées. Pour éviter une propagation, les autorités recommandent donc activement le dépistage, par des examens réguliers et à tout âge, chez le gynécologue ou via un examen de la peau par un médecin. Lorsqu'ils les identifient très tôt, les médecins ont plus de chance d'éviter que  les papillomavirus les plus dangereux entraînent des lésions et des éventuels changements précancéreux.

Les condylomes, quand un papillomavirus dévie en verrue

C'est une variante de papillomavirus extrêmement contagieuse : un condylome est une infection qui prend la forme d'une excroissance de la peau, des muqueuses génitales ou anales. Leur aspect le plus fréquent ressemble à celui d'une "crête de coq", terme qui sert parfois à les désigner. Les condylomes frappent entre 3 et 5% de la population française, en grande majorité entre 20 et 25 ans.

Si leur aspect est repoussant, les condylomes n'évoluent pas vers un cancer. Mais ils peuvent parfois s'associer avec un papillomavirus plus dangereux, et doivent donc aussi être surveillés par le gynécologue, le généraliste ou un spécialiste de la peau. Un traitement par azote liquide, par laser CO2 ou via certaines crèmes permettent d'en venir à bout.