Canicule : les bons réflexes pour les personnes fragiles

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R.D et A.D , modifié à
La canicule, qui ne devrait pas durer, inquiète certains auditeurs. Ils ont posé leurs questions aux médecins d'Europe 1 qui leur ont adressé leurs conseils.

Plus de 30 degrés, sensation d'étouffement, difficultés à se déplacer. L’épisode de canicule qui ne devrait pas durer plus de trois jours est difficilement supportable, notamment pour les personnes les plus fragiles, comme celles qui prennent un traitement, les personnes âgées, les nourrissons ou les femmes enceintes. Des auditeurs ont posé leurs questions aux médecins d'Europe 1. Questions/Réponses.

Demander une modification de prescription ? Sylviane souffre d'embonpoint, d'une maladie cardiaque et de la thyroïde. La chaleur lui fait peur. Elle se demande si la prise de son traitement n'est pas à revoir pendant les fortes chaleurs. Martine Pérez, médecin généraliste la rassure : "Je ne sais pas ce que vous avez comme traitement, mais comme l'épisode de canicule est court, vous n'aurez sans doute pas à modifier votre traitement". Toutefois, elle souligne que la question pourrait se poser vis à vis des prescriptions de diurétiques. Dans ce cas, mieux vaut appeler son médecin traitant, souligne-t-elle.

Dans tous les cas, le Dr Perez rappelle les conseils : garder un appartement frais, en mettant par exemple des draps mouillés devant les fenêtres, un bac à glaçons devant un ventilateur, prendre des douches fraîches, s'hydrater, etc.

Le réflexe médecin en cas de maladie. Un autre auditeur souffre d'une maladie pulmonaire et est sous assistance respiratoire. Il n'a pas pu dormir et là encore se demande si utiliser son appareil respiratoire est une bonne idée. Marcel Ichou, médecin généraliste, lui recommande également de consulter son médecin. "Suivant le degré de maladie, l'insuffisance respiratoire peut être légère ou très sérieuse et peut s’aggraver avec la canicule", prévient-il. Quand entre en compte une maladie, le Dr Ichou explique qu'il n'y a pas de conseil standard, si ce n’est appeler son médecin, rafraîchir son appartement le mieux possible et s’hydrater, voire se signaler auprès de sa mairie, ses voisins. "On peut appeler le 15 – attention, pas pour rien - qui va trier les cas en fonction des priorités. S’il y a urgence, une ambulance pourra être envoyée, et sinon des personnes compétentes vont pouvoir donner un petit conseil pertinent et avisé", glisse le médecin.

Autre bon conseil donné par la psychologue Sabrina Philippe : ne pas hésiter à contacter des associations telles que la Croix-Rouge, Mona Lisa ou ANCV (association nationale pour les chèques vacances) "qui prennent plein d’initiatives contre la canicule."

Si vous devez prendre le volant…

Voyager par les fortes chaleurs peut s'avérer particulièrement pénible, voire dangereux. Si vous n’avez d'autre choix que de prendre la route, quelques précautions sont de rigueur pour éviter que votre trajet ne tourne au calvaire.

Rester éveillé. "Le premier conseil qu’on peut donner, c’est sur le sommeil", à une période ou la chaleur rend les nuits difficiles, explique dans le Grand Direct de la Santé le docteur Marcel Ichou qui avertit contre les risques de micro sommeil. "Il ne faut pas être dans la monotonie, c’est ce qui vous met dans un état de somnolence potentiel", relève le praticien qui conseille d’écouter l’autoradio ou de discuter avec les passagers pour se maintenir éveillé.

Bien s’hydrater. "Il faut boire. […] Avec la chaleur, on va beaucoup transpirer, il faut récupérer", explique le spécialiste. "La chaleur est une source de syncope". Il rappelle qu’il faut boire au moins 1,5 litre d’eau par jour. Attention néanmoins, chez les personnes âgées, la surhydratation ou hypoatrémie peut s’avérer aussi dangereuse que la déshydratation. Dans ce cas, le mieux est encore de s’abstenir de tout déplacement et de rester chez soi, au frais.

Connaître ses capacités. Marcel Ichou rappelle également que l’appréciation des risques, mais aussi les précautions à appliquer, se font au cas par cas, selon la condition physique et médicale de chacun et chacune. "Il n’est pas identique de prendre la route à 25 ans, après avoir bien dormi, et de prendre la route à 70 ans, alors que vous avez mal dormi et que vous prenez vos médicaments", souligne-t-il. Il convient donc de savoir s’identifier comme une personne fragile, et donc potentiellement à risques.