Cancer du sein : oser le dépistage

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EUrope1.fr avec Anne Legall , modifié à
La campagne s'adresse cette année à l'entourage des femmes en âge de se faire dépister.

Manque de temps, peur des résultats... Une campagne nationale en faveur du dépistage organisé du cancer du sein s'attaque aux réticences des femmes. Et elle associe pour la première fois leurs proches, pour les inciter à sensibiliser leur mère, tante, épouse ou amie.

"Elle a toujours été là pour moi. Aujourd'hui je suis fier d'avoir fait quelque chose pour elle". Voilà le slogan que l'on peut lire sur les affiches. Pour le Dr Jérôme Viguier, de l'Institut national du cancer, enfants, maris, neveux et nièces, mais aussi amis et voisins doivent inciter les femmes à se faire dépister.

"Tu as pris soin de moi, maintenant prends soin de toi" :

Viser les "femmes réticentes"

La nouvelle campagne vise "spécifiquement les femmes réticentes". A leurs hésitations et interrogations, pas moins de 14 "freins" au dépistage ont ainsi été identifiés, des réponses "rationnelles" sont apportées, a expliqué jeudi le président de l'Institut national du cancer (INCa), Dominique Maraninchi.

Outre l'affichage, la campagne nationale passe par des spots radios et un module internet hébergé sur le site www.e-cancer.fr. Pendant le mois d'octobre, ce module donne également accès à un gynécologue qui répond par courrier électronique aux questions que se posent les femmes sur le cancer du sein et son dépistage. On peut aussi y envoyer un mail ou un SMS pour encourager les femmes de son entourage à se faire dépister. Plus de 13.000 messages avaient déjà été envoyés jeudi.

Une mammographie tous les deux ans

Le dépistage organisé consiste à proposer gratuitement, par le biais d'un courrier, tous les deux ans, une mammographie aux femmes de 50 à 74 ans. Si plus d'une femme sur deux, dans cette tranche d'âge, participe au programme de dépistage organisé (53% en 2009), la progression a tendance à ralentir et reste inférieure à la référence européenne (70%).

Contrôle des machines, contrôle des radiologues, et surtout double lecture de la mammographie figurent au nombre des arguments en faveur du dépistage organisé. 80.000 cancers du sein ont été découverts grâce au dépistage organisé, dont 5.000 par la deuxième lecture, a précisé le Pr Maraninchi.

Avec plus de 52.000 nouveaux cas estimés en 2010 en France, le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme. Une femme sur 10 est concernée. Il reste également, avec plus de 11.000 décès estimés en 2010, le plus meurtrier des cancers féminins.