Cancer colorectal : les Français réticents au dépistage

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
SANTÉ - La connaissance de cette maladie s'améliore largement en France mais la pratique du dépistage reste peu répandue.

Les Français restent très réticents à faire le test de dépistage du cancer colorectal alors même qu'ils reconnaissent dans leur très grande majorité qu'il s'agit d'un cancer qui se soigne et se dépiste facilement, selon un sondage Ifop rendu public lundi. Réalisé pour le compte de l'association France-Côlon, le sondage fait apparaître une bonne connaissance des cancers du côlon et du rectum, qui arrivent au 3e rang des cancers les plus fréquents et au 2e rang des cancers les plus mortels en France avec quelque 42.000 nouveaux cas estimés et 17.722 décès en 2012, selon des chiffres de l'Institut national du cancer (INCa).

95% des personnes interrogées ont entendu parler de ce cancer, plus des trois-quarts connaissent les principaux facteurs de risques - être âgé de plus de 50 ans, avoir une maladie inflammatoire chronique de l'intestin ou un antécédent de cancer colorectal dans sa famille proche - , 90% pensent qu'il se soigne et 86% qu'il se dépiste facilement. Pour autant, seulement 31% des Français âgés de 50 à 74 ans font le test de dépistage Hemoccult, disponible gratuitement, alors qu'un dépistage "à un stade précoce où la tumeur est ciblée permet une guérison de l'ordre de 95%" souligne le Pr Christophe Tournigand, chef du service d'oncologie médicale à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil.

"Dans la pratique, le passage à l'acte de dépistage ne se fait pas, probablement parce que le test actuel n'est pas très agréable à faire" reconnaît Jean-Louis Bertou, le fondateur de l'association France-côlon qui milite comme de nombreux gastroentérologues pour l'arrivée d'un nouveau test de dépistage "immunologique" plus facile à réaliser que le test actuel. Ce test, dont la mise en place est attendue en France depuis plusieurs années, "est déjà utilisé avec succès en Italie, où il a permis de sauver des vies" ajoute M. Bertou.

Pour mieux connaître le vécu des malades au quotidien, l'association a par ailleurs décidé de lancer une grande étude nationale auprès des malades à partir du mois de mai. Elle sera diffusée dans tous les services de gastroentérologie et accessible en ligne sur le site www.association-france-colon.fr.

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