Avez-vous des gènes de centenaire ?

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le secret de la longévité serait à chercher dans les gènes selon une nouvelle étude

Avant de commencer un régime crétois ou celui des habitants de l'île japonaise d'Okinawa, vérifiez que vous avez bien une propension à vivre très longtemps. Des chercheurs ont identifié un ensemble de variations génétiques uniques permettant de prédire avec 77% de succès si une personne à de bonnes chances de vivre centenaire, selon leurs travaux publiés jeudi dans Science.

Analysant le génome de plus d'un millier de sujets âgés de cent ans et plus ainsi que d'autres personnes dans des groupes de contrôle, ces médecins et biostatisticiens ont découvert 150 caractéristiques génétiques particulièrement fréquentes chez les personnes ayant une longévité exceptionnelle comparativement au reste de la population. La longévité s'expliquerait donc surtout par la présence de ces 150 variantes génétiques qui neutraliseraient les gènes accroissant le risque de maladies. On pensait généralement jusqu'ici que c'était l'absence de gènes prédisposant aux maladies qui favorisait la longévité.

Maladies liés à l’âge après 90 ans

Les chercheurs ont découvert que 45 % des "super-centenaires" (110 ans et plus, soit une personne pour 7 millions) avaient dans leur génome le plus grand nombre de ces marqueurs génétiques liés à la longévité. Ils ont par ailleurs été surpris de constater que les centenaires ont autant de variations génétiques les prédisposant à différentes maladies que les sujets ordinaires. Mais les personnes vivant cent ans et plus ne contractent de maladies liées à l'âge qu'au-delà de 90 ans.

Attention au "gérontobusiness"

"Il faut être prudent", tempère dans Le Figaro Jacques Tréton, vice-président de la Société française de gériatrie et gérontologie. Il faudrait selon lui répliquer les résultats à "grande échelle". "Ce type de recherches me fait penser aux produits dérivés financiers. Il faut faire attention à ne pas perdre tout contact avec le réel. Et il faut aussi se méfier du “gérontobusiness” qui peut vouloir s'en servir", prévient-il.