Alerte à la rougeole en Île-de-France : le vaccin, "c'est comme ça qu'on stoppe la progression"

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En Île-de-France, 85% des enfants de 24 mois bénéficient d'une couverture vaccinale complète, ce qui est insuffisant. © SCHNEYDER MENDOZA / AFP
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Mélanie Gomez et Noémi Marois , modifié à
Rien qu'au mois d'octobre, 56 cas de rougeole ont été recensés en île-de-France, contre trois-quatre seulement lors des mois précédents. 

En octobre, en Île-de-France, pas moins de 56 cas de rougeole ont été recensés. Un chiffre qui était seulement de trois ou quatre cas au maximum par mois depuis le début de l'année. La hausse a été jugée suffisamment spectaculaire par les autorités pour qu'une alerte soité déclenchée dans la région, même si le terme d'épidémie n'est pas prononcée pour le moment. La situation est particulièrement tendue en Seine-Saint-Denis, département le plus touché.

Un taux de vaccination insuffisant. Europe 1 a contacté Aurélien Rousseau, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France pour évoquer cette situation préoccupante. Son message est simple : le seul moyen de se protéger, c'est de se faire vacciner. "En se vaccinant, c'est comme ça qu'on stoppe la progression de cette maladie. Chaque personne atteinte peut contaminer entre 15 et 20 personnes", explique le médecin. Or, en Île-de-France, seuls 85% des enfants de 24 mois bénéficient d'une couverture vaccinale complète, ce qui est insuffisant. Les spécialistes estiment que ce taux doit atteindre 95% pour être efficace.

Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole se fait en deux temps avec une dose injectée à 12 mois et une deuxième entre 16 et 18 mois. Il s'agit d'une vaccination obligatoire depuis janvier 2018 et elle est remboursée par la Sécurité sociale.

"Une maladie pas anodine". En 2018, la rougeole a fait son retour sur le continent européen. De janvier à juin, elle a fait 37 morts et a touché 41.000 personnes (contre 24.000 en 2017). La France fait partie des pays les plus touchés. Pourtant, "la rougeole n'est pas une maladie anodine", s’inquiète Aurélien Rousseau. Ce virus provoque fièvre, toux, rhino-pharyngite, conjonctivite et éruption cutanée. À tous les âges, il peut entraîner de graves complications. D'autant plus que l'épidémie de la grippe va bientôt faire son apparition dans l'Hexagone. "Ce qui me préoccupe, c'est qu'à partir du 10-15 décembre, on a traditionnellement l'arrivée des grippes à l'hôpital et notre bagarre, c'est d'éviter que ces deux maladies se croisent", explique le médecin au micro d'Europe 1. L'hiver dernier, la grippe a tué un peu plus de 150 personnes en France.