Le nourrisson, qui pesait 1.000 grammes à sa naissance, est aujourd'hui sorti de l'hôpital en bonne santé. 2:01
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T.M. , modifié à
Sur Europe 1, le professeur Bernard Hedon a réagi au cas exceptionnel d'une femme en état de mort cérébrale, qui a néanmoins pu accoucher d'un enfant prématuré, en Pologne.

La science au service de la vie. En Pologne, une femme en état de mort cérébrale depuis 55 jours a malgré tout pu donner naissance à un bébé. L'enfant est né prématuré mais son état de santé "ne présente pas de complications" majeures, a indiqué l'hôpital universitaire de Wroclaw.

"Un certain concours de circonstances". "C’est un cas peu fréquent", estime Bernard Hedon, président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), avant de préciser qu'une telle prouesse avait déjà été réalisée par le passé. "Il faut un certain concours de circonstances pour qu’il y ait une mort cérébrale qui n’affecte pas les autres fonctions vitales, et donc que la grossesse puisse se poursuivre jusqu’à un stade suffisamment avancé pour que l’enfant puisse naître en bonne santé relative", explique-t-il néanmoins sur Europe 1.

"La mort cérébrale ne signifie pas pour autant interruption des autres fonctions vitales", continue Bernard Hedon. "La fonction circulatoire est conservée, il y a un battement cardiaque normal, une tension artérielle maintenue et une hémodynamique qui est maintenue."

"Une vie normale" l'attend. Le nourrisson, qui pesait 1.000 grammes à sa naissance, est aujourd'hui sorti de l'hôpital. Au bout de trois mois de soins intensifs, le petit garçon pèse désormais trois kilos et respire de manière autonome. Quant à la question de l'éthique, "il n'y a pas de règle générale. Seule la famille peut répondre à cela. Les enfants qui sont nés dans ce genre de circonstances ont eu une vie normale ensuite", assure le professeur.