Frédéric Valletoux sur Europe 1 1:23
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Pour le président de la Fédération Hospitalière de France, Frédéric Valletoux, il est nécessaire d'améliorer l'accès aux soins pour les Français, enjeu majeur de la santé débattue depuis lundi à l'Assemblée nationale.
INTERVIEW

Ce n'était pas l'un des quatre thèmes du grand débat, mais elle s'est imposée comme l'un des sujets majeurs de ces deux mois de discussions achevées vendredi : la santé demeure l'une des préoccupations principales des Français, alors que la loi "ma santé 2022" est débattue en première lecture depuis lundi à l'Assemblée nationale.

La loi, "un morceau du puzzle". Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France et invité d'Europe 1 mardi, cette loi "n'est qu'un morceau du puzzle" mais "va dans le bon sens" : "Elle permettra de répondre aux besoins d'offrir aux Français des médecins plus facilement accessibles, [avec] un tissu de prise en charge réhabilité."

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Car, selon le dirigeant de la FHF et maire (LR) de Fontainebleau, "la faiblesse de notre système de santé, c'est l'accès aux soins". "Il y a un paradoxe : il n'y a jamais eu autant de médecins inscrits à l'ordre national des médecins mais pour autant, il n'y a jamais eu aussi peu de médecins qui soignent, parce que l'exercice est difficile et travailler seul en cabinet n'attire plus les jeunes générations."

La levée du numerus clausus, "une bonne chose". D'où la levée à venir du numerus clausus, qui fixait jusqu'à présent une limite dans le nombre d'étudiants admis chaque année en deuxième année de médecine. "Une bonne chose", estime Frédéric Valletoux : "Il faut arriver à faire revenir à leur exercice professionnel tout un tas de médecins, et il faut en former plus."

" Il faudra que l'hôpital de proximité soit doté de vrais moyens techniques, comme un vrai plateau technique de radiologie "

Autre élément de cette loi santé, la création d'un label "hôpital de proximité" pour 400 à 600 établissements : "[Ça] ne devra pas être un hôpital de second rang", alerte le président de la FHF. "Il faudra qu'il soit doté de vrais moyens techniques, comme un vrai plateau technique de radiologie, avec la possibilité de faire des examens de premier rang."

Forcer les médecins à aller dans les déserts médicaux ? Enfin, faut-il obliger les médecins à s'installer dans des déserts médicaux, comme l'affirment 84% des 6.000 personnes qu'a sondées Frédéric Valletoux lors d'une consultation sur le futur de la santé en France ? "Les médecins ne doivent pas faire l'autruche", avance-t-il, car si jusqu'à présent "les gouvernements ont toujours reculé, parce qu'ils savent que ce sera la bronca", "il y aura de nombreuses tentatives d'imposer ça par la loi". "Il faut que les médecins proposent aux Français des vraies solutions, parce que le sujet de l'accès aux soins va être encore plus compliqué dans les années qui viennent", prévient-il sur notre antenne.